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400 entreprises concernées par l'effacement ou le rééchelonnement des dettes

par Salim L.

Pas moins de 400 PME, dont la majorité sont du secteur privé, sont concernées par soit l'effacement ou le rééchelonnement de leurs dettes.

C'est ce qu'a révélé hier Abdelkrim Boughadou, Directeur en charge de la compétitivité et de la mise à niveau au ministère de l'Industrie, de la PME et de la Promotion des investissements. Ce responsable, qui s'exprimait sur les ondes de la radio chaîne1, a affirmé que les dossiers seront traités au cas par cas par la commission ad hoc en charge du dossier, qui regroupe les banquiers et un représentant du ministère des Finances.

Selon M. Boughadou, la dernière tripartite a décidé de mettre en place plusieurs commissions chargées de traiter les dossiers d'aides aux PME. Les aides consistent, entre autres, à rééchelonner les dettes, effacer les agios et prendre en charges les intérêts intercalaires des entreprises. «Lors de la dernière tripartite, des mesures inédites ont été prises au profit des PME», se félicite M. Boughadou. L'invité de la radio estime que l'État consent beaucoup d'efforts dans l'aide aux PME. Evoquant la mise à niveau des entreprises, M. Boughadou indique que ce programme, qui a été lancé en janvier dernier, ambitionne de cibler 20 000 entreprises privées d'ici à 2014. «Le gouvernement a, dit-il, concentré l'effort sur le soutien au profit de l'investissement productif». Pour mener à bien ces opérations de mise à niveau des entreprises privées, l'Etat promet de mobiliser, d'ici à 2014, un budget de 386 milliards de dinars, en concours définitifs et en bonification sur les intérêts des crédits bancaires pouvant totaliser plus de 1 000 milliards de DA. L'accès au programme de la mise à niveau financé par l'Etat vient d'être élargi à toutes les entreprises privées quelle que soit leur taille. Jusque-là, seules les PME ayant plus de 9 salariés (20 dans le BTPH) y sont éligibles. La restriction liée à la taille étant levée, désormais, même les très petites entreprises (TPE) sont éligibles. Les TPE constituent plus de 90% du tissu économique national. M. Boughadou révèle que, pour être éligible, l'entreprise candidate doit être en activité depuis au moins deux ans et posséder une structure financière équilibrée. «Le dispositif est flexible. Les conditions peuvent changer et tenir compte des doléances des entreprises», explique ce responsable. Les critères peuvent ainsi être modifiés d'autant plus que, lors de la dernière tripartite, il a été décidé de mettre en place un groupe de travail pour étudier cette question relative à la mise à niveau des entreprises. L'objectif assigné déjà en 2001 par la loi d'orientation de la PME est «d'améliorer la compétitivité en permettant à ces entités économiques d'adopter les standards internationaux d'organisation et de gestion». «Le but est aussi de permettre aux entreprises de maintenir des parts du marché domestique et pourquoi pas aller à la conquête à l'international avec à la clef des emplois à créer», est-il prôné. Les entreprises doivent déposer leurs dossiers de candidature auprès de la direction générale de l'AND-PME qui dispose de délégations régionales à Alger, Sétif, Oran, Annaba et Ghardaïa. «C'est un processus continu d'apprentissage, de réflexion et d'information visant à acquérir des attitudes nouvelles, des réflexes et des comportements d'entrepreneurs, et des méthodes de management dynamiques et innovantes», explique M. Boughadou. «Chaque entreprise aura son parcours propre dans la mise à niveau, selon ses spécificités», précise-t-il. «La liste des bureaux d'études qui mèneront cette mise à niveau est publiée à titre indicatif. Libre aux entreprises d'opter pour un bureau d'études de leur choix», précise l'invité de la radio. «Le bureau d'études qui sera choisi par l'entreprise établit un pré-diagnostic au cours duquel les faiblesses sont identifiées avant d'engager la mise à niveau proprement dite par des actions spécifiques visant à adapter la gestion et l'organisation aux normes internationales», explique M. Boughadou. «Les actions portent notamment sur le renforcement des ressources humaines. Le chef d'entreprise apprend à déléguer des responsabilités, à faire travailler une équipe et à faire confiance à son staff de cadres», détaille-t-il encore. «La mise à niveau est un processus essentiellement immatériel. Il ne suffit pas uniquement de changer ses équipements pour se targuer d'une bonne réussite de mise à niveau. «A la fin de chaque année, un audit externe sera réalisé sur le travail de l'agence AND-PME sur la mise à niveau. Cet audit sera réalisé par un bureau algérien», informe M. Boughadou.