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Même endroit, mêmes personnes et même scénario. La tentative de la CNCD de marcher dans la
capitale a connu hier le même sort que celui qui lui est réservé depuis
maintenant plusieurs mois. Arrivés vers 10h45, en compagnie de deux autres
membres de la coordination pour le changement et la démocratie, Ali Yahi Abdenour était le premier à
faire son apparition sur le trottoir faisant face à l'hôpital Mustapha Pacha. L'homme
rasé de près et vêtu d'un manteau, malgré le poids des années, ne montre aucun
signe de fatigue ni de lassitude. Interrogé justement par «Le Quotidien d'Oran»
s'il n'était pas fatigué de venir chaque samedi tenter de battre le pavé et se
faire rabrouer par la police, le président d'honneur de la Ligue algérienne des droits
de l'Homme (LADDH) s'est montré confiant. «Notre marche est permanente» nous a-t-il
déclaré en ajoutant que logiquement la marche devait être tolérée du moment que
l'état d'urgence est levé. «Du moment où l'état d'urgence est levé cela veut
dire que toute autorisation de marcher est pareillement levée», a-t-il encore
déclaré, en soulignant que la levée de l'état d'urgence est décidée pour
uniquement vendre l'image de l'Algérie à l'extérieur.
11 heures, l'essentiel des troupes est arrivé sur les lieux, place du 1er Mai pour tenter, une énième fois, de marcher. Une vingtaine de personnes environ, à leur tête, le représentant des victimes spoliées de Khalifa Bank, Omar Abed, occupe le trottoir. Certains membres de la CNCD, avant de commencer leur action, sont même allés saluer le responsable de la police. Il faut croire que depuis le temps, policiers et membres de la CNCD ont appris à se connaître et à échanger des amabilités. Les salutations terminées, tout le monde regagne son «camp» pour défendre ce à quoi il a sacrifié son week-end. Brandissant l'emblème national, les «manifestants» ont commencé à scander des slogans hostiles au pouvoir. «Y'en a marre de ce pouvoir», Djazair hourra démocratia» ( Algérie libre et démocratique» sont les deux slogans clamés par la foule, annonçant ainsi le coup de départ de la manifestation. La police qui s'est faite discrète a immédiatement fait son apparition pour barrer la route aux «marcheurs». Quelques bousculades sont enregistrées mais les membres de la CNCD (version partis politiques), malgré des efforts physiques n'ont pas pu mettre le pied sur la chaussée. La tentative de marcher dans la capitale est, encore une fois, empêchée. Une pluie fine s'abat sur la placette. Quelques badauds font une halte devant ce spectacle et sont systématiquement invités par des policiers à circuler. Rendez-vous est pris pour samedi prochain, même endroit et probablement même scénario. | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||