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Après l'effondrement survenu à Bel Air: La problématique du vieux bâti revient

par J. Boukaâ

Les 29 familles devenues sinistrées suite à l'effondrement de l'immeuble n°7, de la rue Belhouari El Houri, ex-Safarani, au quartier de Bel Air, ont passé la nuit du vendredi à samedi à la belle étoile, car leurs logements ne sont plus habitables, s'étant presque totalement effondrés. Les familles sinistrées ont élu domicile dans la rue.

 Et quant aux enfants, ils ont été logés dans un appartement dans le même immeuble, avec tous les risques encourus. Ces enfants ont pu rejoindre cet appartement qui a pu résister à l'effondrement grâce à une échelle. Au total, 22 enfants ont dû passer la nuit dans cet appartement, avec tous les risques que cela présente. Ces familles n'ont a pas été autorisées à dresser des tentes devant leur immeuble. Par ailleurs et à l'exception d'un enfant âgé de 6 ans, qui est toujours gardé sous surveillance médicale au niveau de la clinique chirurgicale infantile du CHU d'Oran, les quatre autres blessés dont une fillette de 2 ans ont quitté l'hôpital.

 Pour rappel, le sinistre s'est produit vendredi en début d'après-midi. Les locataires de cet immeuble composé d'un R+4 ont été pris de panique après l'effondrement survenu dans tous les appartements situés au deuxième étage. Cet effondrement a été suivi peu de temps après de l'effondrement total des parties communes. Les escaliers se sont complètement écroulés, au moment où les locataires tentaient de sortir des décombres des dalles et des faux plafonds. Cette bâtisse menaçant ruine classée « rouge » par les services techniques n'est pas à son premier effondrement, mais cette fois-ci, elle s'est presque totalement effondrée. Les 29 familles qui occupent cet immeuble depuis 40 ans sont désormais dans la rue. «Bien avant l'effondrement, nous avons lancé des appels en direction des responsables concernés, mais nos appels sont restés vains», assurent les familles sinistrées. Et d'ajouter : «Nous avons été sommés de quitter l'immeuble par les services de la Protection civile, car il risque de s'effondrer complètement à tout moment», assurent-ils. Cet incident relance la problématique du vieux bâti à Oran et a encore de «beaux» jours devant elle et le danger plane toujours sur les habitants de plusieurs quartiers où la majorité des immeubles menacent de s'effondrer à n'importe quel moment. Oran continue de perdre une à une ses anciennes bâtisses à un rythme inquiétant et le spectre des victimes plane au-dessus des vieilles bâtisses, dans les vieux quartiers de la ville. Il ne se passe un jour sans qu'on entende parler d'un effondrement ou d'un effondrement partiel. La majorité des quartiers d'El Bahia sont menacés par le risque des effondrements. En 2010, plus de 250 effondrements ont été enregistrés, notamment dans les vieux quartiers de la ville, à l'exemple de Sidi El Houari, El Hamri, Haï Yaghmoracen (ex-St Pierre) et Haï Nasr (ex-Derb). Dans le même sillage, durant la période allant de 2005 à 2009, quelque 1.208 effondrements et effondrements partiels et 646 risques d'effondrements ont été enregistré à Oran. Le pic a été atteint en 2007 où 313 effondrements et effondrements partiels et 120 risques d'effondrements ont été enregistrés. Cette année-là était dramatique, puisque quatre femmes sont mortes dans des effondrements dont trois de la même famille à El Hamri et la quatrième à Kouchet El Djir. En 2008, 301 effondrements et 143 risques d'effondrements ont été recensés. Bilan, trois morts et une vingtaine de blessés. Parmi les victimes, un enfant de 11 ans tué par un pan du plafond, en plein sommeil, au niveau du lieudit «Terrain Chabat ».