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L'expérience française pour booster la production de lait

par M. Aziza

Un comité de pilotage du projet de développement de la production laitière, fruit d'un protocole d'accord algéro- français, a été installé, jeudi dernier, au ministère de l'Agriculture et du Développement rural.

Le comité dirigé par le Français «Bretagne international», en collaboration avec les professionnels de la filière lait en Algérie, doit entreprendre un projet d'aide, de soutien et de formation au profit des éleveurs laitiers, et ce, dans trois wilayas du pays (Souk Ahras, Blida et Relizane). Cette coopération technique, basée initialement sur le transfert du savoir-faire, a l'ambition de se développer davantage par la suite, par la création d'entreprises mixtes algéro-françaises ou par l'installation d'entreprises françaises en Algérie. C'est ce qu'a déclaré Marc Gillaux, directeur général, chief exécutive officer de «Bretagne international». Il a expliqué que le projet comprend l'installation d'un groupe d'appui d'élevage laitier qui œuvrera sur une durée de 3 ans et qui peut s'étendre à 5 ans, pour organiser les éleveurs, que ce soit dans la gestion des troupeaux, l'alimentation animale ou des techniques de valorisation de produits laitiers. Le projet, explique pour sa part Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture est financé, dans sa grande partie, par le côté algérien à hauteur de 5 millions d'euros et par une contribution de la partie française avec 700.000 euros. Marc Gillaux a tenu à préciser que le projet peut toucher d'autres wilayas. «On pense d'ores et déjà, aux wilaya de Ghardaïa et de Béjaïa ainsi que d'autres», a-t-il affirmé en précisant que si le projet réussira dans sa première étape et se prolongera pour une durée de 5ans, la filière lait en Algérie enregistrera le double en matière de production, de collecte et de transport laitiers. «On prévoit une collecte de 600 millions de litres de lait, au lieu d'une moyenne de 300 millions de litres collectés en 2010. Et si on arrive, bien sûr, à organiser la filière, avec 40 vaches pour chaque éleveur en lui assurant un suivi technique performant dans toutes les étapes» a-t-il souligné.

La facture d'importation de la poudre du lait ne baissera pas cette année

Pour Rachid Benaïssa, cet accord est une mesure parmi d'autres, qui consiste à promouvoir la filière dans tous ses aspects. Le ministre rappelle que les Algériens sont de grands consommateurs de lait. «Nous consommons 5 milliards de litres par an, 50% provenant de l'importation et les 50 % autres sont produits localement», a déclaré Benaïssa. Ce dernier a souligné que le lait est considéré par l'Etat algérien comme un produit essentiel d'où la nécessité de mettre tous les mécanismes possibles pour assurer un développement durable de la filière. Affirmant que la filière connaît déjà une certaine dynamique, notamment par l'importation de vaches laitières, 25.000 en 2010 et 11.000 durant les 4 premiers mois 2011, le ministre a indiqué «on fait tout pour améliorer la production et assurer la disponibilité du produit mais c'est encore prématuré pour parler d'une baisse de la facture d'importation de la poudre du lait, notamment pour cette année».

Une production céréalière exceptionnelle à l'est et au sud du pays

Refusant de donner des résultats globaux sur la production céréalière de cette année, le ministre a, tout de même, dévoilé quelques indices concernant certaines wilayas. Il a affirmé que la production céréalière dans l'est et au sud du pays sera exceptionnelle cette année. Il a cité, à titre d'exemple, les wilayas d'Adrar et Khenchela. Benaïssa a précisé qu'au centre du pays la production sera la même que celle enregistrée l'année passée.