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Blida: Les spécialistes en oncologie tirent la sonnette d'alarme

par Tahar Mansour

L'hôtel militaire de Blida a abrité samedi la première journée d'oncologie organisée par l'établissement hospitalier de lutte contre le cancer (ex. CAC) de Blida en collaboration avec l'université Saâd Dahleb, avec pour thème «les cancers colorectaux». Plusieurs spécialistes algériens en oncologie ont pris part à cette rencontre qui a vu aussi la participation du Pr Jean-Pierre Armand de Toulouse (France).

 Les cancers colorectaux sont à la troisième position, en terme de prévalence, après le cancer du sein et celui du poumon dont on parle beaucoup alors que le cancer colorectal n'est cité qu'épisodiquement. Pourtant nous apprenons aussi de la bouche du Pr Smaili et des autres spécialistes que ce genre de cancer peut toucher 10 habitants sur 1.000, c'est-à-dire que la wilaya de Blida peut enregistrer entre 150 et 200 cas, chaque année, ce qui est important, alors que pour toute l'Algérie nous enregistrons près de 12.000 nouveaux cas, chaque année, avec près de 6.000 décès. En parlant de cette pathologie, le Pr Smaili affirme que «le cancer colorectal peut guérir s'il est diagnostiqué précocement, soit chirurgicalement, soit par chimiothérapie, mais quand il est à un stade avancé, c'est-à-dire métastatique, rien n'est ni codifié ni standardisé, et il faut essayer de traiter au cas par cas, ce qui est source de gros problèmes pour nous». Pour le traitement de cette pathologie, c'est le Pr Jean-Pierre Armand qui en parle et qui affirme que : «pendant longtemps, il n'y avait qu'un seul traitement contre les cancers colorectaux, contrairement aux cancers du sein et des poumons pour lesquels il y en avait plusieurs. J'ai eu la chance car j'ai testé le médicament pour le premier humain juste après la dernière souris de laboratoire et j'ai pu déterminer qu'il répondait très bien dans le traitement du cancer du colon, c'est le xeliplatine». D'autres médicaments sont sur le marché actuellement, dont certains sont très efficaces mais le Pr Armand demeure catégorique quand à une guérison du cancer colorectal métastatique : «on avait des médicaments qui pouvaient allonger la durée de vie de six ans, maintenant on parle de cinq années, mais il n'y a pas de guérison définitive. En fait, le cancer colorectal qui était une maladie aigue est devenue chronique grâce à ces traitements».

 Mais il reste toujours que le conseil qui est donné concerne le dépistage précoce de cette maladie qui atteint autant les hommes que les femmes, particulièrement entre l'âge de 50 ans et 70 ans, alors que ceux qui ont un parent ayant eu ce genre de pathologie peuvent présenter des risques à partir de 25 ans. L'environnement et les habitudes nutritionnelles sont aussi un facteur à risque, la consommation quotidienne de légumes étant conseillée pour amenuiser les risques de la contracter.