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La mercuriale en folie

par A. Mallem

Après avoir connu un pic qui avait atteint les 340 dinars le kilo la semaine dernière, le prix du poulet continue à se maintenir à cette hauteur, à l'approche des fêtes du Mawlid.

Hier, dans les marchés populaires du centre-ville de Constantine, il était toujours proposé entre 300 et 320 dinars. «Et ce n'est qu'une accalmie», ont affirmé unanimes les nombreux bouchers de viande blanche des marchés Boumezzou et des frères Bettou auxquels nous avons posé la question pour savoir d'où vient ce renchérissement, et pourquoi à ce moment précis. «La fête du Mawled approche à grands pas», explique un marchand du marché des frères Bettou. «En ce moment, les éleveurs qui spéculent sur une forte demande durant les prochains jours, provoquent délibérément un déséquilibre entre l'offre et la demande en s'abstenant de mettre sur le marché de grandes quantités de poulets, et ce dans le but évident de faire monter encore les prix», explique notre interlocuteur. Et d'ajouter «vous allez voir, en effet, que dans quelques jours, son prix dépassera sûrement les 320 dinars le kilo, si ce n'est pas plus !».

 Au rayon des poissons et crustacés, les prix affichent également à la hausse et sont pratiquement hors de portée des bourses modestes voire moyennes. Si la sardine coûte, en effet, 240 dinars, la crevette royale s'affiche sans pudeur à 1.300 dinars. Là, une explication différente est avancée par les poissonniers pour justifier les prix, en l'occurrence le mauvais temps qui a longtemps sévi sur la région empêchant les pêcheurs de s'aventurer en mer. Du côté des viandes rouges, il est impossible de trouver du bœuf sans os à moins de 1.200 dinars le kilo. Avec os, le client paye finalement le même prix, une fois les os et déchets enlevés, disent des citoyens. En ce qui concerne le mouton, c'est aussi trop cher. D'ailleurs, des bouchers refusent de vous couper du gigot ou de l'épaule : ils vendent du tout-venant, mélangé à souhait avec des côtes, à 800 dinars le kilo et plus. Bref dit-on, pour beaucoup de familles, seuls le poulet ou la dinde fera partie du menu de la fête.

 Pour ne pas être en reste, les légumes ont suivi le mouvement en amorçant une augmentation progressive. En effet, si la tomate de bonne qualité était proposée il y a seulement une semaine à 25 dinars le kilo, ce légume était proposé hier à 45 et 50 dinars dans les deux marchés. La courgette aussi a grimpé pour rejoindre le poivron qui sont proposés à 120 et 140 dinars le kilo. Fort heureusement pour beaucoup de familles, la pomme de terre gravite entre 35 et 40 dinars. Mais le légume qui tient le haut du pavé actuellement est bien le haricot vert qui se vend à 240 dinars le kilo. «Cette tendance à la hausse des légumes est suscitée par la proximité de la fête du Mawlid Ennabawi. Et avec l'arrivée sur le marché des grandes quantités de légumes provenant des wilayas du Sud, les prix vont se stabiliser, c'est sûr !», nous a confié, catégorique, un marchand de légumes du marché Boumezzou.