Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Béni Saf : Les battues de sangliers se font rares

par Mohamed Bensafi

Les agriculteurs ont manifesté leur crainte à la suite des dégâts occasionnés par les hordes de sangliers au niveau de leurs exploitations agricoles, des pertes jugées insupportables par les fellahs.

Dans certains cas, les dégâts occasionnés aux récoltes par le sanglier peuvent prendre l'allure d'une calamité. Cela est d'autant plus préjudiciable pour une région à vocation agricole, car on assiste ces dernières années à une prolifération de cet animal nuisible. On signale sa présence en grand nombre dans les différentes localités de la région. Même en milieu urbain, le sanglier se fait remarquer. Très souvent, on l'a repéré dans des quartiers situés aux entrées de ville où il vient fourrer son groin dans les poubelles. Sur les routes, nombreux sont les automobilistes qui ont été surpris par la rencontre subite d'un sanglier traversant la chaussée, pouvant alors causer de graves accidents de la circulation.

Un forestier que nous avons rencontré hésite à parler de prolifération à propos du sanglier, mais il reconnaît que les agriculteurs sont confrontés à d'importants dégâts causés par cette bête terrible. Affamé, le sanglier dévore tout ce qui lui tombe sous le groin : légumes, fruits, céréales, olives, glands et toutes les jeunes pousses ; même les feuilles épineuses de figuiers de Barbarie n'échappent pas à sa voracité.

Voilà pourquoi des fellahs nous ont approchés pour lancer un appel de détresse pour la sauvegarde de leurs champs. Cette prolifération de sangliers est due surtout, dira Ammi Mustapha, à l'absence de battues comme jadis pour atténuer leur nombre. «Nous regrettons le bon vieux temps où nous pouvions organiser, et ce en coordination avec les associations de chasseurs de la wilaya, des battues pour exterminer les hordes de ces prédateurs sauvages», ajouta un autre agriculteur visiblement inquiet par les ravages causés à ses cultures.

Questionné à ce sujet, un membre de l'association El-Nasr a affirmé que pour lutter contre cette recrudescence, des battues sont organisées. La programmation de ces battues est élaborée avec la collaboration des services de sécurité de la wilaya et les collectivités locales pour éviter tout accident. Les battues coïncident généralement avec l'ouverture de la chasse du gros gibier, allant du 1er janvier au 20 mars de chaque année.

Chez nous, le grand gibier, c'est surtout le sanglier. Un arrêté de battue administratif aux sangliers est alors signé pour la circonstance par l'autorité de wilaya. Cependant, cette année, a ajouté notre interlocuteur, il n'y a eu qu'une seule autorisation de chasse de 21 jours qui a été délivrée, revenant à une association de chasseurs (établie à Aïn Témouchent) de notre fédération, qui compte 10 associations agréées. Celle-ci, à elle seule, ne peut couvrir tout le territoire de la wilaya, par un arrêté qui a d'ailleurs déjà expiré. Une demande collective avait été déposée au profit de toutes les associations de la wilaya, a conclu ce chasseur.