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Tebessa: Des monuments en péril

par Ali Chabana

L'Office national de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés est un organisme à caractère industriel et commercial occupant une place importante dans l'action de promouvoir le patrimoine culturel. Son annexe locale à Tébessa emploie actuellement vingt-sept agents parmi lesquels vingt-trois gardiens des sites archéologique, des monuments historiques ainsi que des musées. Selon un dernier recensement, la wilaya de Tébessa compte vingt-cinq biens culturels classés dont une dizaine rien qu'au niveau du chef-lieu de la wilaya. Ce sont entre autres, l'Arc de Triomphe connu sous le nom de la porte de Caracalla, le Temple de Minerve, transformé en musée, la Basilique chrétienne, ou encore les vestiges de Tébessa, Dite El Khalia, sur les hauteurs de l'actuelle ville. Mais aussi d'autres sites archéologiques, datant de la préhistoire, Oued El Djebana à Bir El Ater, Garn El Dhalaâ à El Ma Labiod. Aussi, dans la perspective de revaloriser et réhabiliter tous ces biens, ne serait-ce que pour assurer leur protection qui devient, faut-il le signaler, une urgence évidente, le responsable local des sites archéologiques et des musées envisage, si les moyens de son organisme le lui permettront, le recrutement d'un nombre supplémentaire de gardiens et d'agents d'entretien, en plus de spécialistes dans le domaine, surtout au niveau des musées, par la création d'ateliers destinés à la restauration des pièces archéologiques. Autres problèmes soulevés par la direction dudit office, il s'agit du déficit pour ce qui est des guides touristiques quasiment inexistants durant les quelques visites effectuées ces derniers temps par des touristes étrangers. Pour ce responsable, la situation financière de son organisme est plus que délicate, rien que pour assurer la sécurisation de ce parc de sites dispersés sur plusieurs endroits. Certains d'entre eux sont dans un état de dégradation remarquable. A titre d'exemple citons des monuments se trouvant enclavés dans un centre urbain aussi important que la ville de Tébessa, en premier lieu, l'amphithéâtre romain, fortement défiguré au point d'être transformé par les actions néfastes des commerces riverains, en une véritable «porcherie ». C'est le cas aussi de la Muraille romano byzantine dont la situation étant plus que déplorable, en raison de l'incivisme et du peu de considération accordée par les uns et les autres à des biens culturels parfois millénaires, d'une valeur inestimable, représentant à eux seuls, des pans entiers de l'histoire de la région et de tout un pays.