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Drogue: Le procès du «Subutex», de nouveau reporté

par Houari Saaïdia

Le procès de l'affaire du réseau de trafic de cocaïne et de psychotropes destinés à une certaine clientèle fréquentant des boîtes de nuit sur la corniche oranaise, a été reporté par le tribunal correctionnel d'Oran (cité Djamel), pour la troisième fois. Rendez-vous a été donné donc pour dimanche prochain par le juge pour entrer dans le vif du sujet de ce dossier. Au bout d'une semaine de « réflexion », le juge a rejeté la demande de la défense qui avait réclamé, la semaine écoulée, que soit expertisé le «Subutex», objet incriminé saisi en possession des prévenus, avant tout débat sur le fond. Pour le parquet, cette démarche de la défense n'a pas lieu d'être, puisqu'il existe, bel et bien, un rapport d'expertise du Laboratoire de la police scientifique d'Oran joint au dossier. «Une telle procédure est automatique dès qu'il est question d'une saisie de matière psychotrope », tient à préciser le premier représentant du ministère public, près ce tribunal. L'on saura, par ailleurs, que le motif de ce troisième et fort probablement ultime report -sauf imprévu- est lié à l'absence de l'avocat des mis en cause.

Pour rappel, le démantèlement de ce groupe remonte au 23 novembre 2010, avec l'arrestation de S.M., 34 ans, matelot dans la compagnie maritime ENTMV. Dès le débarquement, au port d'Oran, du car-ferry en provenance de Marseille, ce membre de l'équipage de bord a été contrôlé «positif» par la douane. 294 comprimés de «Subutex» (médicament dont le principe actif est la « buprenorphine » ou la morphine, utilisé dans le traitement de la toxicomanie avancée, en cas de dépendance à l'héroïne et qui doit être utilisé dans un cadre très rigoureux et parallèlement à une véritable prise en charge) ayant été trouvés en sa détention, cachés sous un bandage sur sa jambe, selon le rapport d'enquête de la PAF du port d'Oran. Une somme de 2.000 euros et quelques paquets de cigarettes «Marlboro» ont été également saisis chez cet agent. Il a été aussitôt arrêté et transféré à la brigade anti stupéfiants du Commissariat central d'Oran. Il n'en fallait pas plus pour que le navigateur vide son sac. Il a donné les noms de ses complices, dont B.S.A, 31 ans, qui l'attendait à bord d'une Renault «Symbol» non loin du port. Celui-ci a été cueilli sur place.

 Les investigations ont révélé que ce réseau avait des ramifications en France, la filière «fournisseurs», et d'autres en Algérie, principalement sur la corniche oranaise, ceux de la filière «vente». L'enquête a révélé en outre, que ce groupe s'adonnait au trafic de la drogue dure, notamment la cocaïne, qui était vendue à 10.000 DA le gramme, alors qu'un seul comprimé de «Subutex 08 mg» était cédé à ? 2.000 DA. Au total, 9 personnes sont accusées dans cette affaire, dont des émigrés en Europe, parmi eux 6 ont été arrêtés et placés sous mandat de dépôt dans le cadre de la procédure du flagrant délit.