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Président de l'Association des compétences algériennes: Il obtient son doctorat à l'âge de 70 ans à Strasbourg

par Houari Saaïdia

Les études et la quête du savoir n'ont pas d'âge. On en a eu récemment un bel et non moins rare exemple avec Hadj Ali Becherirat, un Algérien qui vient de décrocher son diplôme de docteur en droit dans la prestigieuse université des sciences juridiques de Strasbourg, à l'âge de 70 ans.

 Le 26 novembre, cet érudit du droit et par ailleurs président de l'Association des compétences algériennes (ACA) a soutenu avec succès sa thèse doctorale et obtenu son diplôme de docteur en droit à l'Université de Strasbourg. La thèse doctorale intitulée : «Les droits de l'Homme en Algérie de 1830 à 1962» est une étude juridique détaillant les atrocités du régime colonial, un régime qui n'avait alors accordé aux Algériens aucun droit. Si les bibliothèques, en Algérie comme ailleurs, abondent en livres d'histoire et autres récits historiques faisant la lumière sur la période de l'occupation française 1830-1962, il n'en demeure pas moins que, du point de vue juridique, les travaux de Dr Ali Becherirat représentent un premier traitement complet et approfondi relatif à cette époque coloniale. Le choix par Ali Becherirat de cette période coloniale comme thème de sa thèse doctorale en droit n'est pas fortuit, cette idée trouve son ancrage dans le passé révolutionnaire de son auteur qui avait rejoint, dès son jeune âge, les rangs de l'Armée de libération nationale. Après l'Indépendance, il a accompli plusieurs cycles de formation dans les grandes écoles de l'ANP, à l'issue desquelles il a assuré plusieurs postes de responsabilité jusqu'en 1969, date à laquelle il a décidé de poursuivre ses études en post graduation. Il a obtenu le certificat de capacité en droit à l'Université d'Alger en 1972 et une licence en droit à la faculté de droit d'Alger en 1976. De 1977 à 1978, il s'est engagé à étudier la langue française à Strasbourg en vue d'un DEA, qu'il obtiendra en 1981 dans la spécialité «Droit international public et privé». De 1982 à 1986, il s'est inscrit pour la préparation d'une thèse de doctorat en droit international de développement, «Les relations économiques algériennes avec les pays frontaliers», traitant des relations Sud-Sud. Mais en raison de circonstances difficiles durant la période 1986-2001, il a suspendu son projet de doctorat pour se consacrer à lancer une entreprise. En 2002, à l'âge de 62 ans, il est retourné à l'Université de Strasbourg dans la ferme intention de décrocher son diplôme de doctorat de droit international, choisissant un thème délicat dans les relations algéro-françaises dans un contexte politique pour le moins défavorable et qui a donné lieu à la promulgation, le 23 février 2005, par le Parlement français, d'une loi qui recommande aux chercheurs universitaires en France de donner un rôle positif de la présence française en Algérie, et plus généralement en Afrique du Nord. Dr Ali a traité son sujet en trois parties, à savoir : «La politique française à l'égard de la civilisation islamique», «Les musulmans (français) sous un régime administratif d'exception» et «L'intégration des musulmans : devoirs sans droits.»