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La réduction de peine pousse les détenus à la formation

par Salah-Eddine K.

Hôte du Forum d'El Moudjahid, le DG de l'administration pénitentiaire Mokhtar Fellioun a dressé hier le bilan de la réforme pénitentiaire. Couverture sanitaire et formation ont été les points essentiels développés lors de la conférence.

 Le personnel paramédical, médecins, dentistes, psychologues, laboratoires d'analyses médicales ont vu leur nombre passer, selon le conférencier, du simple au double, voire même plus pour assurer une couverture médicale adéquate à la population carcérale.

 S'agissant de la formation, M. Felioun fait état d'un engouement de la part des détenus pour suivre ou poursuivre des études. La remise de peine pour les diplômés est l'une des causes principales de l'intérêt manifesté de plus en plus par les prisonniers à suivre des études ou faire une formation, a-t-il encore souligné. Ainsi, ils sont plus de 18.000 à suivre des cours par correspondance, 4.500 sont inscrits en cours d'alphabétisation et près de 800 suivent des études universitaires. Il ajoute que le nombre de candidats au Bac et au Brevet de l'enseignement moyen (BEM) est passé, en 2010, de 517 à 1.915 pour le premier et de 1.859 à 3.390 pour le second. Pour la formation professionnelle, ils étaient 1.666 à se former dans différents métiers en 2003 alors que leur nombre est actuellement de près de 19.000. Fellioun explique que l'administration pénitentiaire veut généraliser la formation à tous les établissements pénitentiaires au nombre de 121. Le programme pour l'année prochaine est de diversifier les métiers et donner à chacun une chance pour sa réinsertion sociale, a encore indiqué le conférencier. Il relèvera que, depuis le début de la réforme, un nombre de 5.375 détenus ont reçu des diplômes attestant d'une formation dans un métier. Sortis de prison, ces ex-détenus sont accompagnés par des structures d'écoute dont le nombre est appelé à augmenter et 18 nouvelles viendront renforcer les 8 déjà existantes. Les ex-détenus désirant se lancer dans des activités peuvent bénéficier des programmes mis à la disposition des jeunes dans le cadre de la création d'emplois et prétendre à des prêts bancaires. L'on signale au passage qu'il y a plus de 800 détenus qui effectuent des travaux d'intérêt général en dehors des prisons.

 M. Felioun a indiqué que le budget alloué par l'Etat est passé de 205 millions de DA à 550 millions de DA durant les trois dernières années. Par ailleurs et selon le même responsable, le taux de mise sous mandat de dépôt est en diminution, mais la récidive est encore importante même si son taux connaît une régression. Celui-ci a été estimé en 2010 à 40,20 % alors qu'en 2009, il représentait près de 42 %. Fellioun dira que «la récidive est le problème de tous les pays même développés, avec un taux voisinant parfois les 60%». Il signale que les personnes en «détention préventive» représentent 13 % de la population carcérale estimée, elle, à environ 55.000 détenus. Et d'ajouter que 19.000 nouveaux lits seront réceptionnés en 2011, ce qui va se répercuter, selon lui, positivement sur les conditions carcérales afin qu'un espace de 9 m2, norme convenue, soit réservé à chaque détenu. Dans la même veine, le responsable de l'administration pénitentiaire dira que les prisons ont reçu la visite de délégations internationale et d'ONG et continuent à être ouvertes.