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Les femmes élues de la région Ouest en formation

par J. Boukraâ

En dépit des efforts consentis par les services concernés, l'espace réservé à la participation féminine dans la vie politique en Algérie est de moins de 1%. Paradoxalement, les effectifs universitaires sont constitués à 65 % par la gent féminine. C'est ce qui ressort d'une étude effectuée par les services du ministère délégué chargé de la Famille et des Affaires de la femme. L'étude a démontré que la représentation de la femme dans les assemblées communales n'est que de 0,77 %, soit seulement deux présidentes d'APC sur tout le territoire national. Cette représentation est de 13,77 % dans les assemblées de wilayas et de 8 % au niveau de la chambre basse du Parlement. Dans le but de sensibiliser la femme politique sur le rôle qu'elle doit jouer sur la scène politique, une session de formation au profit des femmes élues aux assemblées populaires communales et des wilayas de la région Ouest a été ouvert hier à l'hôtel Eden Aéroport. Organisée par le ministère délégué chargé de la Famille et des Affaires de la femme, en collaboration avec INSTRAW, agence des Nations unies laquelle englobe un institut de recherche et de la formation pour la réhabilitation du statut de la femme, et le centre de la femme arabe pour la formation et la recherche «CAWTAR», a pour but le renforcement du leadership féminin et la consolidation de la femme à la vie politique, et ce dans les prises des décisions en Algérie. Les principaux objectifs de cette rencontre c'est d'étudier les obstacles et opportunités de la participation de la femme à la vie politique avec l'encouragement des acteurs clés qui sont les représentants de la société civile et les instituts de recherche et des médias ainsi que les instituts de l'Etat.

 La rencontre a été présidée par des cadres du ministère délégué chargé de la Femme. Cette rencontre qui est la troisième du genre après celle regroupant les élues de la région Centre organisée décembre 2009 à Alger et celle de la région Ouest en mai dernier, entre dans la cadre de l'application de la stratégie nationale de la promotion et de l'intégration de la femme et en application de l'article 31-bis de la Constitution visant l'élargissement de la participation de la femme dans les assemblées élues. Lors des deux premières rencontres, la ministre déléguée chargée de la Famille et des Affaires de la femme avait souligné que «la femme algérienne bénéficie d'un effort soutenu visant à promouvoir son rôle dans tous les domaines, notamment dans la sphère politique et de la prise de décision», et que la stratégie nationale vise à rendre à la femme la place qu'elle mérite dans tous les domaines, ainsi que le souci constant de transformer les mentalités et de renforcer les capacités des femmes dans le champ des activités associatives et politiques». Ella a ajouté, à ce propos, que l'Algérie «avance à grands pas en matière de promotion de la femme, comparativement à de nombreux pays, notamment dans le monde arabe et en Afrique», indiquant, à titre indicatif, que la communauté universitaire forte d'un million d'étudiants est composée de 65 % de femmes, ce qui justifie amplement, selon elle, de veiller à accélérer la représentation politique dans les instances élues. Faisant état du taux élevé de la présence de la femme dans tous les secteurs d'activité, illustré notamment par plus de 34% de femmes cadres dans des postes de responsabilité, 13% dans le secteur de l'éducation et 66% dans celui de la justice, «dépassant de loin la Tunisie et le Maroc», elle a souligné la «nécessité de valoriser le rôle de la femme qui doit immanquablement passer par une nette visibilité de sa présence en politique; l'existence souhaitée de 30 à 40% de femmes élues représenteront une «force capable de changer les choses».