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Mers El Kébir : Des voleurs au «bouchon»

par H. Saaïdia

De plus en plus d'automobilistes sont victimes de vol à la tire à leur passage au niveau de Mers El-Kébir. Profitant de l'encombrement qui se produit aux heures de grand retour de la plage sur le tronçon de la RN2 longeant cette localité, des voyous s'adonnent à leur larcin, qui consiste à piquer à la sauvette tout ce qui se trouve à portée de main à travers les vitres baissées des voitures. Bijoux, portables, lunettes, casquettes?tout est bon à prendre. Le phénomène n'est pas nouveau. «Les autochtones» et les habitués de la Corniche en savent quelque chose pour en avoir été eux-mêmes victimes, témoins d'une scène ou simplement par le bouche-à-oreille. D'une manière ou d'une autre, on leur a mis la puce à l'oreille et, dès lors, ils prennent toutes leurs dispositions lorsqu'ils traversent cette zone dangereuse, quitte à fermer toutes les vitres même lorsqu'on ne dispose pas de climatisation. Mais pour ceux qui ignorent le danger, et ils sont légion, il faut avoir le réflexe, et beaucoup de chance aussi, pour en sortir indemne.

 Car une fois que l'objet est entre les mains du voleur, il est quasiment difficile, voire impossible, de le récupérer. Coincé dans l'étau bien serré de l'embouteillage, la victime ne peut faire pratiquement aucune manœuvre pour se lancer derrière le voleur, qui disparaît à toute vitesse dans les petites ruelles du village, un vrai dédale pour l'étranger. Prenant leur mal en patience, la plupart des malheureuses victimes renoncent, en désespoir de cause, au dépôt de plainte auprès du commissariat de police de Mers El-Kébir. L'embouteillage inextricable, l'absence de panneaux d'indication et de dispositifs de renseignement y sont pour quelque chose. C'est pourquoi les statistiques de la sûreté urbaine sont sans commune mesure avec l'ampleur des agressions dont sont quotidiennement victimes les passants. Les lieux de prédilection pour les pickpockets sont l'entrée de la ville, en venant d'Aïn El-Turck, le rond-point à hauteur du marché couvert et une intersection avec une ruelle menant vers le quartier de Saint Michel, à quelques pas de l'entrée de la base navale. D'aucuns estiment qu'il y a, par ailleurs, un manque flagrant de sécurité sur cet axe routier, aussi bien le tronçon Mers El-Kébir-Haï Ouarsenis dont la police est territorialement compétente que celui entre Roseville et Sainte Clotilde qui dépend de la Gendarmerie nationale. Seuls trois à quatre policiers sont en faction, mais totalement attachés à la régulation de la circulation. Tout en condamnant ce type de criminalité commis par des associations de malfaiteurs, les citoyens lancent un appel pressant à destination des autorités compétentes pour prendre les mesures nécessaires.