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Des prix au «vert» en attendant le Ramadhan

par Yazid Alilat

La mercuriale des produits agricoles les plus consommés durant cet été, et plus particulièrement au prochain mois de Ramadhan, sera «clémente», assurent des responsables du ministère de l'Agriculture et du Développement rural. Les prix des produits agricoles de saison, comme la tomate, la pomme de terre, les haricots et d'autres produits non moins très demandés sur le marché, ne devront pas connaître de surchauffe.

Actuellement, les prix moyens des grands produits les plus consommés, comme la pomme de terre, la tomate, la laitue, les aubergines, ou le haricot vert, sont au «vert». La pomme de terre est cédée en moyenne autour de 20-30 dinars le kilogramme. Son prix devrait encore baisser, sinon se maintenir à ce niveau durant tout l'été, selon un responsable au sein du ministère qui a annoncé hier dimanche une production nationale en 2010 qui devrait atteindre les 3 millions de tonnes. Cette production, toutes espèces confondues, devra permettre une large disponibilité de la pomme de terre, et son prix ne devrait pas excéder les 20 dinars/kg, selon M.Amar Asbah, responsable des productions agricoles au ministère.

Avec la pomme de terre (de saison) dont les arrivages inondent actuellement le marché, il y a également une bonne production de tomates, selon le même responsable au ministère, qui indique que son prix «sur pied», c'est-à-dire le prix de vente des agriculteurs, est de 10 dinars. Elle arrive sur les assiettes des consommateurs autour de 17-20 et 25 dinars/kg.

En moyenne, les prix de la tomate sont descendus à des niveaux encore plus bas, jusqu'à 15 DA/kg dans certaines régions du pays de forte production, notamment dans la zone Annaba-Guelma-Tarf. Bref, selon le ministère, la mercuriale des produits agricoles ne devrait pas s'emballer durant ce mois de Ramadhan d'autant que des dispositions particulières ont été prises pour la disponibilité des biens alimentaires et à des prix raisonnables.

 Sur le chapitre viandes, là également, la disponibilité semble assurée, selon le même responsable qui avance le chiffre de 20 millions de têtes d'ovins et 800.00 têtes de bovins prévues pour réguler le marché. Il y aura également un programme spécial d'importation de viandes bovines et ovines de près de 10.000 tonnes pour le mois de Ramadhan. Pour autant, la surchauffe n'est toujours pas à écarter, particulièrement pour les viandes et certains produits. La viande bovine est actuellement à plus de 750 dinars/kg en moyenne à travers le territoire national, et l'ovine à 700 DA/kg. Toute la question est de savoir dans quelle mesure la viande importée va agir sur les prix, et, surtout, si elle rencontrera l'engouement des Algériens, par ailleurs très frileux quand il s'agit de viande «congelée».

 Le risque de surchauffe dans les prochaines semaines est potentiel, même si les nivaux atteints au mois de mai devraient connaître une accalmie relative. Car l'indice des prix à la consommation (IPC) était en nette hausse au mois de mai dernier, avec une inflation estimée par l'ONS à 5,3%. Et, durant les cinq premiers mois de l'année, l'inflation restait toujours en hausse à 4,33%. Elle a été tirée vers le haut par les prix des biens alimentaires (+5,83% par rapport à mai 2009), les produits agricoles frais (+4,48%), et les produits alimentaires industriels à +6,98%. Pour le mois de mai 2010, le taux d'inflation est en hausse de 1,4% par rapport au mois précédent (+0,9%). Durant cette période, les prix des biens alimentaires ont connu une hausse de 2,2%, due essentiellement à la hausse des prix des produits agricoles frais (5,3%).

 Cette tendance sera-t-elle inversée au mois d'août prochain, en plein mois de Ramadhan ? Et, si la mercuriale de la pomme de terre, de la tomate et dans une moindre mesure des viandes rouges avec le programme concocté par le gouvernement, il y aura, comme de tradition, d'autres produits alimentaires qui vont chauffer : pruneaux, amandes, raisins secs, thé, café, sucre.