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Médéa: Il tue son propre père, 20 ans de prison

par Rabah Benaouda

Le vieux Rabah L., âgé de 65 ans à sa mort, n'aurait jamais imaginé un seul instant qu'il quitterait un jour ce monde par les mains criminelles de son propre fils Miloud, âgé de 41 ans au moment des faits pour lesquels il vient d'écoper de 20 ans de prison ferme.

 Un fils qui n'a pas hésité à lui porter pas moins de 12 coups de couteau en des endroits différents et très sensibles du corps, d'où sa mort instantanée. Une affaire criminelle d'homicide volontaire avec préméditation et guet-apens sur ascendant pour laquelle comparaissait lundi dernier, le dénommé Miloud L. devant le tribunal près la Cour de justice de Médéa et dont les faits malheureux remontent à cette fatidique matinée de la journée du vendredi 11 avril 2008 dans la commune de Bouchrahil, relevant de la daïra de Sidi Naâmane, située à 51 km à l'est de Médéa. Un meurtre qui a été commis, selon l'arrêt de renvoi dressé par la chambre d'accusation, alors que la victime Rabah L. arrivait sur son champ de récoltes et où l'attendait le fils meurtrier.

 Une mort «souhaitée à maintes reprises» par Miloud, selon les propres aveux de ce dernier, qui soupçonnait son père de relations extraconjugales avec sa belle-fille qui n'est autre que l'épouse de Miloud. Des aveux que ce dernier confirmera lors de son long interrogatoire par le président du tribunal criminel près la Cour de justice de Médéa. Des aveux que corroborera le frère de l'accusé qui dira :»oui, mon frère Miloud menaçant de tuer notre père à chaque fois qu'ils se disputaient. Et cela durait depuis plus de trois années jusqu'à cette journée du vendredi 11 avril 2008". Quant à la mère de l'accusé, elle dira tout simplement :»je ne lui pardonnerai jamais tant que je reste en vie. Miloud a détruit deux familles qui s'aimaient et se respectaient».

 Pour sa défense, l'accusé Miloud L. dira être «un malade qui se soigne depuis 1998 pour des troubles mentaux. Un traitement que j'ai arrêté depuis deux mois parce que je n'ai pas renouvelé ma carte d'handicapé». Ce que confirmera effectivement son épouse

 Au cours de son long réquisitoire, le représentant du ministère public démontrera «la volonté de l'accusé de tuer son père. Ce qu'il a confirmé encore aujourd'hui devant nous. Les faits sont donc établis et, pour cet homicide volontaire avec préméditation et guet-apens sur ascendant, nous réclamons la réclusion à perpétuité à l'encontre de l'accusé Miloud L.» Avant lui, l'avocat de la partie civile avait demandé que «la justice soit appliquée dans toute sa rigueur à l'encontre de l'accusé.» Quant à l'avocat de la défense, il fera tout pour faire bénéficier son mandant des circonstances atténuantes les plus larges en s'adressant au tribunal, magistrats et jurés, en ces termes :»Cet homme est malade. Il a perdu son père. Son foyer a été détruit. N'ajoutez pas à son malheur et rendez-le à sa famille»;

 Une demande qui aura un écho relatif auprès du tribunal criminel près la Cour de justice de Médéa qui confirme ainsi la peine de 20 ans de prison ferme, qui avait été prononcée lors du premier jugement rendu en 2009, à l'encontre de l'accusé Miloud L. qui a bénéficié des circonstances atténuantes. Un premier jugement qui avait fait l'objet d'une cassation.