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Le programme d'alphabétisation compromis ?

par A. El Abci

L'association El Irchad Ouel Islah a regroupé, vendredi dernier à la maison de jeunes de Boumerzoug, ses encadreurs engagés dans l'enseignement des adultes et de l'alphabétisation et ce, à l'échelle des wilayas de Oum El Bouaghi, Batna, Khenchela, Mila, Skikda et Constantine.  

Ils sont venus pour débattre et dresser un état des lieux de la stratégie nationale d'éradication de l'analphabétisme, initiée depuis trois ans déjà par le ministère de l'Education et dont ils sont partie prenante. Ont participé également à la rencontre, d'autres partenaires engagés dans l'enseignement des adultes, l'association Iqra et l'office régional de lutte contre l'analphabétisme pour l'essentiel.

 Selon une des animatrices de la rencontre, l'association El Irchad compte 53 encadreurs, dont 18 recrutés dans le cadre du pré-emplois, payés à 12.000 DA le mois et bénéficiant de la sécurité sociale, et le reste recruté pour un salaire de 15.000 DA le mois, qui n'est réglé qu'à la fin de l'année et sans sécurité sociale. Outre ces problèmes de retard dans le règlement des salaires des enseignants, la stratégie de lutte contre l'analphabétisme se heurte à d'autres difficultés qui risquent de lui faire échec, s'ils demeurent en l'état.

 Selon des ateliers organisés pour les évaluer et recenser, les entraves concernent le volume horaire de 24 heures par semaine imposé à l'enseignant, alors que dans la réalité celui-ci ne dispose que du samedi, et de l'après-midi du mardi pour donner ses cours. Certains des directeurs d'établissements, qui doivent mettre à la disposition de l'encadreur des salles de cours, ne le font pas, sous le prétexte de surcharge. Dans le meilleur des cas, ils proposent des horaires inappropriés, à partir de 17 heures. Les 2ème et 3ème niveau sont fixés pour être enseignés en une année, chose quasi impossible à moins de ne pas terminer le programme, a-t-il été encore souligné.