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Tlemcen: Des experts comptables et commissaires aux comptes étrangers en Algérie ?

par Khaled Boumediene

Intervenant, à l'occasion d'une journée d'information, organisée avant-hier à la chambre de Commerce et d'Industrie à Tlemcen, sur le projet de loi relatif aux professions d'expert comptable, de commissaire aux comptes et de comptable agréé, qui sera débattu par l'APN, ce mercredi, en séance plénière, M. Cheikh Mohamed, député membre de la commission juridique a ainsi expliqué que ce projet de loi comporte de nombreuses contrevérités. «Les initiateurs semblent être à court d'arguments pour justifier, par tous les moyens, l'objectif caché de leur projet qui est essentiellement, l'ouverture de la profession à l'exercice par les étrangers.

 Ainsi le fait de séparer les corps de métiers en trois organisations, consiste à faire affaiblir cette profession, ce qui constitue un des premiers pas dans la vulnérabilité et l'affaiblissement de la profession qui devient ainsi un appât facile aux autres professions dans le monde, ensuite le fait de ne pas avoir indiqué clairement la nécessité d'unifier les corps et créer ainsi une grande force d'experts comptable. Tout cela se fait au moment où dans le monde entier, une volonté se dessine pour l'unité de la profession dite du chiffre; car les problèmes sont communs.

 La formation est devenue standard au diplôme unique de l'expert comptable le coût induit de la gestion de plusieurs ordres. Dès lors que le principe d'être Algérien est une obligation pour bénéficier d'un agrément, pourquoi l'exposé des motifs fait référence à l'adhésion de l'Algérie à l'OMC?» en soulignant que parmi les multiples faiblesses relevées dans le fonctionnement et la prise en charge de la profession, on peut noter: la non délivrance des agréments, en raison du suivi irrégulier des demandes, le blocage des stages pratiques, la non délivrance des attestations de fin de stage aux experts-comptables stagiaires, l'absence d'un programme de formation et de mise à niveau, l'absence d'un règlement intérieur homologué, la non publication, à ce jour, du tableau de l'ordre, la perturbation des travaux de normalisation comptable du conseil national de la comptabilité, la mise en œuvre de diligences professionnelles anciennes qui n'ont subi aucune adaptation par rapport aux normes internationales de vérification des comptes, le manque de relations de coopération avec les ordres étrangers. Ensuite, M. Cheikh Mohamed a présenté aux nombreux experts-comptables, commissaires aux comptes, comptables agréés et chefs d'entreprise, les principales dispositions contenues dans ce projet de loi, telles la création de trois catégories professionnelles (un ordre des experts comptables, une chambre nationale des commissaires aux comptes, une organisation nationale des comptables agréés), l'octroi de l'agrément pour l'exercice de la profession, le contrôle de la qualité professionnelle et technique des travaux des experts comptables, des commissaires aux comptes et des comptables agrées, l'exercice de la tutelle sur ces instances professionnelles (conseil national de la comptabilité), la formation des experts comptables et des commissaires aux comptes. Lors des débats qui ont suivi l'intervention du député de Tlemcen, les participants ont mis l'accent sur la nécessité de l'indépendance de la profession, la neutralité à observer par les autres administrations et ministères appelés à chapeauter des entités économiques dans lesquelles le professionnel est appelé à intervenir en sa qualité de commissaire aux comptes et l'unification de la formation des professionnels, notamment des universitaires.