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Quelle prise en charge pour les personnes âgées ?

par J. Boukraâ

Plusieurs activités ont été programmées par la direction de l’Action sociale, en collaboration avec le mouvement associatif en faveur des personnes âgées, à l’occasion de la célébration de la journée nationale de cette frange de la société. Dans ce cadre, l’association «Amel Oua Tadamoune » a organisé, hier, une sortie en faveur d’une trentaine de pensionnaires du centre des personnes âgées de Saint Hubert. Ces derniers ont bénéficié d’une journée en plein air, au niveau du Fort de Santa Cruz, avec prise en charge totale, selon la présidente de l’association, Mme Kouaki. Notre interlocutrice a tenu à l’occasion à lancer un appel pressant aux enfants de ces personnes pour les réintégrer au sein de leurs familles et de leur rendre visite au niveau des auspices. D’autre activités sont aussi programmées dans ce cadre par la direction du Centre des personnes âgées de Saint Hubert. Des sorties et des visites hors wilaya sont prévues par le centre qui accueille actuellement 70 pensionnaires. Le programme s’étalera sur une semaine. Selon la direction de l’Action sociale, une trentaine de personnes âgées sont aussi prises en charge au niveau de Dar Errahma de Misserghine. Selon la même source, un autre centre d’accueil destiné à cette catégorie sera réalisé à Misserghine. Cependant, l’espoir de tous est de voir ces personnes réintégrer leurs familles. La famille algérienne, qui autrefois accordait un intérêt particulier à cette frange de la société, vit actuellement une crise de relâchement des liens familiaux traditionnels. Les personnes âgées sont désormais «un poids pour leurs familles» et se retrouvent par centaines dans des centres spécialisés, après avoir été abandonnées par leurs progénitures. Des centres où le nombre de pensionnaires dépasse la capacité d’accueil théorique. Pour faire face à ce phénomène, un projet de loi relatif à la protection des personnes âgées a été élaboré par le ministère de la Solidarité. Ce projet de loi relatif à la protection et la promotion des personnes âgées, qui a été endossé par le gouvernement, afin de diminuer le nombre de personnes âgées résidant dans des centres d’accueil et amener les enfants à prendre en charge leurs parents, n’est pas, encore, en application. L’année dernière, le ministre de la Solidarité nationale avait déclaré que les personnes âgées pensionnaires des centres qui leur sont réservés par le secteur de l’Action sociale doivent être «récupérées par leurs familles lorsqu’elles existent». Le ministre a également instruit le directeur de l’Action sociale pour «mener une enquête sociale sur les pensionnaires visant à déterminer s’ils ont des enfants pour les prendre en charge». D’autre part, une aide d’environ 10.000 dinars par mois sera allouée à toute famille nécessiteuse pour qu’elle prenne en charge un parent âgé se trouvant dans un centre d’accueil. Cette mesure sera opérationnelle après une enquête qui sera lancée prochainement sur la situation sociale de ces familles, a précisé le ministre, ajoutant que l’objectif est d’ «assurer à ces personnes âgées la chaleur familiale, éliminer toute forme d’isolement et d’exclusion de cette frange de la société et éradiquer progressivement les structures et foyers d’accueil». Le budget dégagé par l’Etat, au niveau des centres pour personnes âgées, est évalué à 20.000 dinars par mois pour chaque pensionnaire. En cas de refus des enfants de prendre en charge leurs parents, des amendes leurs seront imposées, la sanction pouvant aller jusqu’à la peine de prison pour les récidives, stipule le projet de loi.
 Notons dans ce contexte qu’une quarantaine de personnes âgées ont été réintégrées, l’année dernière, dans leur milieu familial dans le cadre de la mise en oeuvre de la politique de réinsertion des personnes âgées des centres spécialisés au sein de leurs familles, initiées par le ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale à l’étranger. Ces personnes âgées pensionnaires de Dar Errahma de Misserghine et des centres spécialisés sont originaires de plusieurs wilayas du pays. Notons que les personnes âgées, à défaut de foyer et n’ayant aucune attache familiale, continueront toujours à être prises en charge au niveau de ces centres.