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Abolition de la peine de mort: Louisa Hanoune s'en prend à Soltani

par Z. M.

La porte-parole du Parti des travailleurs (PT) Louisa Hanoune n'a pas mâché ses mots hier, s'en prenant au président du MSP, Aboudjerra Soltani, qu'elle cite nommément. A l'origine de la colère de Louisa Hanoune, les dernières déclarations dans la presse du responsable du MSP qui a sévèrement critiqué l'ancienne candidate à la présidentielle pour sa position en faveur de l'abolition de la peine de mort en Algérie.

 Intervenant à l'occasion d'une conférence de presse organisée au siège de son parti à El-Harrach, Louisa Hanoune a conseillé à Soltani d'aller consulter un taleb pour une «Rokia», tellement, affirme-t-elle, les contradictions dans les propos du responsable du MSP sont nombreuses et ses positions constamment changeantes.

 «Je défie Soltani de descendre dans la rue pour voir ce que pensent de lui les citoyens», lance la porte-parole du Parti des travailleurs qui soutient «qu'on ne peut pas réduire le débat à la Chariaa».

 Le débat sur l'abolition de la peine capitale a commencé en 1964 au sein du Parlement avec une proposition de Ali Haroun, ajoute la conférencière qui rappelle que le chef de l'Etat en personne avait exprimé à Bruxelles, il y a quelques années, sa volonté d'aller vers la suppression de cette peine.

 Louisa Hanoune s'interroge, par ailleurs, sur cette «fixation» du président du MSP sur elle alors que l'idée de l'abolition de la peine capitale émane de Farouk Ksentini.

 La porte-parole du PT n'a pas voulu, cependant, s'étaler sur les critiques du Haut Conseil islamique (HCI) qui l'avait critiquée sur sa position, en soulignant qu'elle avait déjà répondu dans un communiqué.

 La conférencière soutient que ce châtiment hérité du colonialisme français doit absolument disparaître dans notre pays même si ce dernier n'a pas procédé à des exécutions depuis plus d'une quinzaine d'années. «Nous voulons un Etat séculier», affirme Louisa Hanoune, pour qui la peine de mort n'est pas venue après l'apparition de l'islam mais durant les années sombres qu'a connues l'humanité.