Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Oran: 26 arrestations pour faux recrutements

par H. Saaidia

C'est une scène à la «Hitchcock», pleine de suspens et de rebondissements, que celle vécue, jeudi, par le personnel de la direction générale de la société STH, dont le siège se trouve à Es-Seddikia. Ce dernier a été pris d'assaut, dans la matinée de jeudi, par une foule de citoyens. Motif de leur présence simultanée à la DG de la Société d'exploitation et de gestion des terminaux marins à hydrocarbures (filiale du groupe Sonatrach), ils sont tous venus en réponse à une convocation qui leur a été adressée par l'administration de STH, dans le cadre d'un recrutement, selon les explications qu'ils ont données aux services de STH. De quoi laisser immobile de surprise tout le monde dans le bloc administratif, pour la simple et bonne raison qu'il n'y avait aucune opération de recrutement sur l'agenda de la société. L'histoire de la convocation ? Tous les candidats à un emploi au sein de la filiale de Sonatrach présents sur place, dont le nombre a atteint les 25, étaient munis d'une convocation pour se présenter «dans le cadre des démarches d'usage précédant le recrutement», selon les «postulants». Un simple coup d'œil sur ces fameuses convocations a permis aux gestionnaires de la STH de démasquer le faux. Il s'agissait de convocations falsifiées, avec des signatures imitées, frappées du cachet de la société. Les 25 personnes «convoquées» ont unanimement affirmé que c'était un agent de sécurité de la STH qui était à l'origine de toute cette histoire.

 C'était lui qui leur a promis un emploi, contre une somme d'argent variant entre 6 et 15 millions de centimes par personne, et c'était lui également qui leur a remis ces fausses convocations. Le mis en cause, qui travaille effectivement comme agent de sécurité à la DG de la STH, sera identifié par l'ensemble des personnes convoquées. Alertés, les services de sécurité se sont déplacés aussitôt sur les lieux et ont procédé à l'arrestation de l'agent de sécurité mis en cause et des 25 personnes en possession de convocations falsifiées. Outre les griefs de «faux et usage de faux», «escroquerie» et/ou «corruption» qui lui sont reprochés, l'agent de sécurité s'est rendu coupable d'une autre infraction grave «émission d'un chèque sans provision». Apparemment sous la pression grandissante des solliciteurs d'un travail à la STH, irrités par les tergiversations et les faux-fuyants de celui qu'ils avaient payés rubis sur ongle, l'agent de sécurité a remis à certains d'entre eux des chèques sans provision pour les faire patienter. Bien mal lui en a pris, parce que cet acte ne ferait que compliquer sa situation devant le procureur de la République près le tribunal d'Oran, devant lequel il sera déféré demain au plus tard. Une enquête préliminaire a été, en tout cas, ouverte par les services de sécurité pour faire toute la lumière sur cette affaire, et ce, en attendant le déclenchement d'une probable information judiciaire.