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Alger : La marche des praticiens et spécialistes empêchée

par M. Aziza

Encore une fois, les patriciens et les spécialistes de la Santé publique ont été empêchés de marcher, hier, en dehors de l'enceinte de l'hôpital, et ce, après deux mois de grève ouverte. Les «blouses blanches» ont tenté de franchir le cordon sécuritaire à deux reprises, mais l'impressionnant dispositif de sécurité qui était sur place, a permis de dissuader les grévistes. A peine, les manifestants ont franchi le portail que les forces de l'ordre les ont repoussés vers l'intérieur, ce qui a engendré des bousculades, ayant entraîné des blessures légères à certains.

 Le président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique, Dr Yousfi, s'est évanoui à deux reprises et trois de ses collègues ont été arrêtés par la police. Malgré plusieurs tentatives, les «blouses blanches» n'ont pas pu franchir l'enceinte de l'hôpital devant, souligne-t-on, un barrage sécuritaire impressionnant. Les forces de l'ordre, plus spécialement les éléments anti-émeutes, ont quadrillé l'entrée et le pourtour de l'hôpital Mustapha.

 Un dispositif qui a été renforcé dans l'après-midi, devant la persistance et la détermination des manifestants qui voulaient, coûte que coûte, sortir dans la rue, pour se diriger vers la Présidence. Devant l'intervention musclée des forces de l'ordre, les grévistes se sont assis à l'entrée de l'hôpital en scandant des slogans: «nous sommes des praticiens et non pas des terroristes»; «nous sommes des praticiens et non pas des chiens». Les praticiens de la Santé publique brandissaient des banderoles où l'on pouvait lire «la santé est malade plus que le malade». Les grévistes qui sont arrivés de Tizi-Ouzou, Béjaia, Blida et de Médéa avaient, tous, la même revendication «pour un statut digne d'un praticien de santé». Sur une autre banderole on pouvait lire: «Monsieur le président, votre position». Enfin, la foule s'est dispersée vers les coups de 14h30, après que les éléments de sécurité aient relâché les personnes interpellées, et ce, avec l'intervention du vice-président de la commission de la santé au sein du parlement. Les grévistes ont décidé de partir avec une condition, le départ des éléments anti-émeutes de l'enceinte de l'hôpital. «Ce qui est interdit selon la législation algérienne», indique Dr Yousfi. Malgré l'indifférence de la tutelle, les «blouses blanches» se disent déterminées à poursuivre, plus que jamais, la protestation. «On maintiendra la grève ouverte et on poursuivra la protestation par des rassemblements et des marches», a affirmé Lyes Merabet, président du SNPSP, «et ce, jusqu'à la satisfaction de nos revendications». «Nous revendiquons seulement une réunion de concertation avec les secteurs concernés, comme le stipule la loi, dans le cas des conflits», a-t-il déclaré, en tirant à boulets rouges sur leur tutelle «qui continue à nous ignorer et à nous mépriser».