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Etudiants algériens inscrits en Egypte: Les conférences régionales rendent leurs verdicts

par Houari Barti, A. Mallem & K. R. - O. M.

Conséquences des dégâts collatéraux générés par les malheureux évènements dont ont été victimes les étudiants algériens établis en Egypte, des centaines d'entre eux ont quitté ce pays pour regagner le leur afin de fuir la vindicte égyptienne notamment après les deux matches du 14 et 18 novembre derniers.

 Plusieurs réunions sur la période allant du 10 décembre 2009 au 10 janvier 2010 ont été tenues, surtout que seulement 17 étudiants ont bénéficié de bourses, les autres, c'est-à-dire 1.689 étudiants, étaient inscrits en Egypte en dehors des canaux de la coopération. Sur les 1.689 dossiers réceptionnés au niveau national, 94% proviennent d'un seul établissement en l'occurrence l'Institut de recherche et des Etudes arabes qui se trouve au Caire et financé par les fonds de la Ligue arabe et dont l'admission reste, selon certains professeurs algériens, conditionnée seulement par le paiement des frais d'inscription qui s'élèvent à 900 dollars US.

 Ainsi, le nombre de dossiers reçus, par région, ont atteint 956 pour l'Est, 487 pour le Centre et 246 pour l'Ouest.

 A Oran, le président de la Conférence régionale des universités de l'Ouest (CRUO), M. Benziane Abdelbaki, a indiqué que sur les 246 dossiers déposés au niveau des établissements relevant de la CRUO, 139 ont été acceptés. Le reste, soit pas moins de 107 dossiers ont été rejetés car ne répondant pas aux critères exigés. Ces refus sont justifiés, a précisé M. Benziane, par des cas de dossiers incomplets, de licences UFC (Université de la formation continue), de diplômes de cycle court, d'incompatibilité de la formation initiale avec la formation post-graduée, d'absence de justification de présentielle, ou encore de cas de fonctionnaires ne justifiant pas de la qualité d'étudiant. Selon le président de la CRUO, 09 universités et une école de l'ouest du pays ont été concernées par cette opération de traitement des dossiers des étudiants algériens inscrits en Egypte, dont la date limite de dépôt avait été fixée au 17 décembre dernier. M. Benziane a souligné, à cet égard, la mobilisation «remarquée et remarquable» des établissements universitaires à travers leurs composantes scientifique et pédagogique durant la période des vacances d'hiver. Sur les dix établissements concernés, c'est l'université d'Oran qui a eu à traiter le plus de dossiers avec 65 dossiers, suivie par l'université d'Adrar avec 44 dossiers, de l'université de Sidi Bel-Abbès avec 33 dossiers et l'université de Tiaret avec également 33 dossiers. Les dossiers déposés concernent quelque 20 spécialités, avec 121 dossiers en Droit, soit près de 50 % . Le reste des filières est réparti entre les sciences de la gestion (21 dossiers), les sciences économiques (17 dossiers) et les sciences islamiques (17 dossiers). Sur les 246 étudiants ayant déposé des dossiers d'intégration au poste graduation en Algérie, 229, soit 93 % étaient inscrits à l'Institut de recherche arabe (IREA).

 Au rectorat de l'université Mentouri de Constantine, le Président de la conférence régionale des universités de l'Est (CruEst), qui regroupe 17 universités de l'Est, le professeur Abdelhamid Djekoune, a tenu à préciser que ces étudiants qui étaient partis de leur propre chef pour préparer des diplômes supérieurs dans les différentes structures universitaires de ce pays du Moyen-Orient, et ce en dehors du cadre de la coopérations entre les deux Etats, ont été contraints de regagner leur pays et il faut les prendre en charge de façon exceptionnelle en respectant la réglementation. M. Djekoune donna une synthèse du déroulement des opérations pour la région Est en précisant que le nombre de dossiers jugés acceptables dans les établissements de cette région est de 147 dossiers acceptés en 1ère année de Magister et 251 en 2e année. Il terminera en disant que la publication des résultats allait se faire dans les établissements après la clôture de la conférence de presse (hier) et les candidats retenus seront priés de se présenter à leurs établissements de rattachement pour procéder à l'inscription.

 A Boumerdès, la présidente de la Conférence régionale des universités du centre, le professeur Kesri Rafika, a dressé le bilan de cet épineux dossier, lourd de conséquences pour l'avenir des conventions universitaires reliant l'Algérie à l'Egypte. Pour la région du Centre qui compte 30 établissements, 487 dossiers ont été déposés et après études par le Conseil scientifique des facultés, le traitement fait état de 241 dossiers retenus avec avis favorable, 140 en 1re année magister, 97 en 2e année pour la prise en charge de l'encadrement des mémoires, 1 dossier en doctorat et 3 autres en graduation. Par ailleurs, les propositions d'affectation en post-graduation seront soumises à la tutelle car ces propositions seront officialisées par des décisions ministérielles et décisions additives par le MESRS, selon Mme Kesri. Concernant les 246 dossiers non retenus, l'oratrice avancera qu'ils ne répondaient pas aux critères établis et aux exigences scientifiques et pédagogiques en vigueur.

 Une autre catégorie de cas est venue se greffer dans ce fâcheux dossier et concerne des candidats ayant des activités professionnelles (160). Dans ce cas, la réglementation exige, pour prétendre à une formation présentielle, une autorisation, un détachement dûment établi par l'organisme employeur pour une durée conforme à la durée du diplôme visé. Ne fermant pas la porte à ces derniers, les chargés des trois conférences précisent que l'examen de ces dossiers restent en cours afin de vérifier la conformité scientifique, pédagogique et administrative.

 Enfin, il faut signaler que pour le cas des 17 étudiants boursiers, le MESRS les a réorientés vers d'autres universités de pays arabes selon leurs voeux.