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La colère contre les clandestins fait tache d'huile

par A. Mallem

L'apaisement des taxieurs assurant la desserte vers Ali Mendjeli, qui avaient protesté contre les clandestins, n'a été que de courte durée, et la situation semble faire tache d'huile, s'étendant à des stations de taxis desservant Hamma-Bouziane et El-Khroub notamment. «Et des heurts entre les taxieurs réguliers et les fraudeurs sont à craindre», comme l'ont affirmé des taxieurs rencontrés hier matin à la station Rahmani Achour, qui ont d'ailleurs observé un arrêt de travail de cinq heures dans la journée du 7 décembre. On sentait nettement la colère qui se dégageait des propos des taxieurs en stationnement, qui regardaient les fraudeurs leur prendre la clientèle.

 M.Y. Bensaci, taxieur et membre du syndicat de l'UNACT, rencontré sur les lieux, s'est également élevé contre l'audace des fraudeurs. Selon ses propos, «ces derniers ont créé au niveau de la place Kerkeri, en amont de la station régulière, une station à eux pour intercepter les clients. Avant-hier, nous avons déclenché un arrêt de travail pour attirer l'attention sur ce procédé déloyal, dit-il, puis nous sommes allés informer les autorités compétentes pour faire cesser cette activité illégale qui nous porte un grave préjudice, mais on constate aujourd'hui que rien n'a été fait.

 Les agents de police qui interceptent un clandestin se contentent de lui retirer les papiers. On estime qu'il aurait fallu plutôt ordonner au clandestin de décharger les clients qu'il nous a chipés !».

 Les taxieurs réguliers sont unanimes à considérer qu'une telle situation, «si elle perdure, débouchera un jour ou l'autre sur un affrontement entre eux et les clandestins», pour les obliger à quitter les lieux. A Ali Mendjeli, ainsi que pour les stations à destination de Hamma Bouziane et El-Khroub, M. Abdallah Gherghouz, secrétaire de wilaya de l'Union générale des commerçants et artisans d'Algérie (UGCAA), chargé des taxieurs, décrit la même situation que son homologue de l'UNACT, disant «que les taxieurs envisagent, pour les jours à venir, le déclenchement d'un mouvement de protestation d'envergure qui sera accompagné d'un arrêt de travail de longue durée, si les pouvoirs publics continuent à ignorer leurs revendications», précise-t-il, ajoutant que c'est la même situation qui prévaut au niveau d'autres stations périphériques.

 «Nous craignions des débordements parce que nous n'arrivons plus à calmer leur colère. Sur la seule desserte Constantine-Ali Mendjeli, nous avons compté plus de 8O taxis clandestins, tous connus des services de police, auxquels j'avais personnellement remis la liste nominative il y a quelque temps» dit-il.

 Ainsi, cette corporation attend l'application des promesses d'action des services de police, avant d'envisager d'autres solutions...