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L'eau des barrages suffira

par Salah C.

«Même si les mois d'octobre et de novembre ont été presque nuls en pluviométrie, il n'y a pas de quoi s'alarmer, étant donné que le niveau de remplissage des 17 barrages de l'ouest du pays peut satisfaire la demande durant l'année prochaine».

C'est ce que nous a confirmé hier Ali Dakiche, le directeur régional de l'Agence nationale des ressources hydriques (ANRH). Par les chiffres, il argumente ses dires par l'évolution des quantités emmagasinées, qui est passée de 252 millions de m3 en 2007 à 302 millions de m3 en 2008, et enfin à pas moins de 700 millions de m3 durant l'année hydrologique en cours, qui va de septembre à d'août.

 Les statistiques de l'agence font état d'une baisse du volume des eaux contenues dans les barrages durant les trois derniers mois, qui sont passées de 738,16 à 702,23 millions de mètres cubes à la fin du mois en cours. Cette baisse a été observée à titre d'exemple au barrage de Gargar, dont le volume est passé durant la même période de 165 à 156,51 millions de m3.

 Au sujet des perspectives pluviométriques et l'hypothèse de la persistance du manque de pluie durant les prochains mois, M. Dakiche revient sur la notion de changement climatique qui, selon lui, doit être remplacée par celle de dérèglement climatique, étant donné que sur les 80 ou 90 ans passés, il n'y a aucun phénomène nouveau qui est apparu au plan des quantités d'eaux pluviales. Le seul bémol demeure l'apparition de phénomènes déjà observés, à savoir des perturbations dans les précipitations dans le temps. En revanche, si l'on raisonne par rapport à l'espace et à une échelle plus grande, aucun changement notable n'est à signaler».

 A court terme et avec la disparition de l'anticyclone qui a persisté dans la région des Açores, qui a été la raison principale de la sécheresse des deux derniers mois, le mois de décembre pourrait être plus pluvieux, a rassuré notre interlocuteur, qui avertit que rien ne dit que le mois de janvier sera aussi pauvre que le mois en cours. Notre interlocuteur part du principe suivant : en Algérie, le nombre de jours pluvieux avoisine la cinquantaine, mais il est hasardeux de les situer avec précision. Durant les deux derniers mois, la présence inhabituelle de l'anticyclone sur la région des Açores n'a nullement permis le passage des vents froids en provenance du Nord pour la création d'activités pluviométriques sur la façade atlantique du Maghreb et qui concerneront à des degrés divers toute la région.

 Par ailleurs, notre interlocuteur rappelle que le déficit en pluviométrie pour la région Ouest est estimé à 20%, alors qu'il a été de 30% il y a de cela quelques années.

 Ce niveau demeure sans effet étant donné que les efforts consentis dans le secteur de l'hydraulique ont été payants et que, contrairement aux années précédentes, la récupération des eaux pluviales, soit dans les barrages, soit dans les retenues d'eau, permettant d'alimenter les nappes phréatiques, est meilleure. A cela s'ajoute le recours aux eaux non conventionnelles, à savoir le dessalement ainsi que l'épuration des eaux usées destinées essentiellement aux besoins de l'agriculture.

 Les prévisions météorologiques faisant état de pluies durant la nuit de dimanche à lundi se sont avérées justes ; et même si les quantités enregistrées restent encore insignifiantes, dans les rangs des agriculteurs elles sont de bon augure. En revanche, pour les céréaliculteurs de l'Ouest, et même s'ils attendaient des pluies importantes durant octobre et novembre après la campagne labours-semailles, les pluies attendues pour les prochains mois seront positives à plus d'un titre et pourraient sauver leur récolte.