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Un avis d'appel d'offres sera lancé cette semaine: Lifting annoncé de 284 habitations d'El-Hamri

par Djamel B.

Un second avis d'appel d'offres national sera lancé par l'office de promotion et de gestion immobilière (OPGI) pour l'opération de réhabilitation des habitations du quartier d'El-Hamri inscrite dans le cadre du programme de développement complémentaire de la wilaya, apprend-on auprès du délégué du secteur urbain d'El-Hamri, M. Reffas. Ce dernier indique que le premier avis d'appel d'offres s'était avéré infructueux. Le délégué du secteur souligne à ce titre que l'opération sera lancée au plus tard au début de l'année prochaine. Selon notre interlocuteur, la première phase inhérente à l'expertise des habitations du quartier, lancée il y a plus de deux mois, a été achevée. Quatre commissions composées des représentants des services de la direction de l'urbanisme et de la construction DUC, du contrôle technique des constructions CTC, de l'OPGI, du secteur urbain et de la police de l'urbanisme (PUPE) avaient été chargées du suivi de l'expertise.

 M. Reffas souligne que le quartier d'El-Hamri dont la population dépasse les 14.000 personnes s'étale sur une superficie de 62 hectares. Sur les 2.896 logements recensés au niveau du quartier, 2.637 ont été expertisés, le reste des habitations sont des constructions récentes. A l'issue de ce diagnostic, notre source indique que la commission s'est réunie pour la classification des constructions selon leur degré de vétusté. A ce titre, 363 constructions, soit 954 logements, ont été classées vert et ne nécessitent pas une réhabilitation lourde, mais des travaux légers. En outre, 284 constructions, soit 767 logements, ont été classées orange et nécessitent de ce fait d'importants travaux de réhabilitation pour permettre de sécuriser les occupants. L'expertise a aussi révélé que 269 constructions, soit un parc estimé à 916 logements, sont classés rouge et doivent impérativement être évacués et démolis, car ils représentent un danger imminent pour les occupants. D'autre part et selon notre interlocuteur, l'opération de réhabilitation du quartier a été inscrite en janvier 2009. Une enveloppe de 1 milliard de dinars a été consacrée au projet, dans le cadre du rajout financier décidé par le président de la République à l'issue de sa visite de travail à Oran. Outre le quartier d'El-Hamri, le nombre prévisionnel de logements à expertiser au niveau de trois communes, Oran, Arzew et Mers El-Kebir, est estimé à 54.500 logements. 50.000 logements à Oran, 4.000 logements à Arzew et 500 logements à Mers El-Kebir. A ce jour, le nombre de logements diagnostiqués est estimé à 23.963 logements. Pour Oran, la priorité a été accordée à certains quartiers, notamment Sidi El-Houari, El-Emir, St Pierre, Medina Djedida, Ras El-Aïn, etc.

 Rappelons que la wilaya d'Oran a bénéficié, au lendemain de la visite du président de la République, d'un rajout financier de 14,690 milliards de dinars au titre du programme complémentaire de développement portant sur plusieurs secteurs. Ce programme concerne les secteurs de l'habitat, des travaux publics, de l'urbanisme, de la jeunesse et des sports et de la culture. De cette enveloppe financière, 150 milliards de centimes ont été consacrés pour la réhabilitation de 400 immeubles répartis à travers le tissu urbain de la ville d'Oran, 140 milliards pour la réhabilitation du quartier de Sidi El-Houari et 100 milliards de centimes pour la réhabilitation du vieux bâti du quartier d'El-Hamri. Il faut dire que les familles occupant des logements menaçant ruine appréhendent chaque année l'arrivée des pluies, car elles ne sont plus perçues comme une bénédiction, mais comme une malédiction.

 A El-Hamri une grande partie des bâtisses sont vétustes. Il faut dire que ce sont des dizaines de maisons de ce quartier qui sont inhabitables dans des conditions normales, pour les énormes risques d'effondrement qu'elles présentent sur les occupants. Une virée à travers les ruelles de ce quartier vous renseigne sur l'état de dégradation avancé des constructions et rares sont celles qui présentent un visage reluisant. Mais, à certains endroits, si les façades donnent l'impression de maisons relativement bien entretenues, l'intérieur donne une idée précise sur l'état d'abandon de bon nombre de constructions. Dans certaines habitations, des baraques de fortune, dont la superficie de chacune d'elles ne dépasse guère quelques mètres carrés, s'entassent des familles nombreuses et une chambre peut être occupée par plusieurs personnes. En plus de l'étroitesse des lieux, se pose le problème de l'étanchéité et du maque d'aération et de la vétusté du réseau d'assainissement et des odeurs nauséabondes.

 Les conditions sanitaires ne peuvent être qu'alarmantes dans ces habitations. Les exemples sont multiples et dans chaque rue ont peut compter des cas similaires. Et ce qui est le plus alarmant, selon les habitants du quartier, c'est le fait que la situation se dégrade de jour en jour. D'autre part, dans un quartier où le statut juridique des propriétés est majoritairement privé et dont les biens sont depuis le décès des propriétaires initiaux en indivision, personne ne daigne prendre ses responsabilités pour des travaux de consolidation.

 Néanmoins, l'enveloppe conséquente de 100 milliards de centimes dégagée dernièrement et l'avis d'appel d'offres qui sera lancé incessamment pour retaper les habitations les plus vétustes de ce vieux quartier, préfigure un changement positif des conditions de vie des habitants.