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Foire internationale d'Oran: Energie solaire : oui, mais à quel prix ?

par Sofiane M.

Les énergies renouvelables commencent petit à petit à faire leur percée en Algérie, mais leur coût encore élevé dissuade les écologistes les plus convaincus. Surfer sur la vague écolo a un prix, de nos jours, et pas des moindres. En dépit du potentiel exceptionnel de notre pays en particulier dans le solaire, l'Algérie reste à la traîne en matière d'énergies renouvelables. En cause : les prix subventionnés de l'électricité et du gaz. La Société italo-algérienne des Energies Renouvelables (IAER), qui tient un stand à la Foire internationale d'Oran (FIO), propose des solutions nouvelles pour les entreprises et les particuliers. «C'est un marché nouveau en Algérie. Il y a de plus en plus de commandes de la part des industriels, agriculteurs et particuliers. Nous avons un projet en cours pour la réalisation d'une unité industrielle de montage de panneaux photovoltaïques et de chauffe-eau solaires», affirme le responsable commercial de cette entreprise basée à Tébessa. Les énergies renouvelables sont désormais à la «portée» du grand public. Cette société propose, en effet, des installations de panneaux solaires photovoltaïques destinés à l'électrification domestique. L'Entreprise nationale des industries électroniques (ENIE) offre également des solutions pour l'électrification domestique ou industrielle à partir des énergies vertes. Dans le stand de la société nationale, les visiteurs découvrent une large gamme de panneaux solaires voltaïques destinés pour différentes applications (éclairage public, pompage solaire, unités industrielles, habitations isolées). «Nous avons déjà lancé un projet pilote à Sidi Bel-Abbès pour l'éclairage public à partir de l'énergie solaire. Nous avons également installé un kit complet pour l'électrification du siège de la commune de Aïn Touta dans la wilaya de Batna», signalent les responsables du stand de cette entreprise. Pour nos interlocuteurs, le marché des énergies vertes est en plein développement en Algérie, le seul problème est le prix excessif des équipements. Une installation complète pour une villa de deux étages coûte en moyenne entre 70 et 100 millions de centimes. Pourquoi dépenser des sommes aussi importantes sur ces équipements, alors que les énergies conventionnelles, qui sont fortement subventionnées, ne coûtent quasiment rien en Algérie ? Ils soutiennent à ce propos que le salut ne viendra que de l'Etat. Selon nos interlocuteurs, le gouvernement doit subventionner davantage les énergies alternatives. «Sans une réelle volonté politique, le marché des énergies renouvelables ne pourra jamais se développer en Algérie», regrettent nos interlocuteurs. Le vent du changement pourrait peut-être se lever bientôt grâce à l'extraordinaire potentiel solaire algérien, premier gisement du bassin méditerranéen avec 3.000 heures d'ensoleillement par an, capable de produire 6 kWh d'électricité par mètre carré au sud et 4 kWh au nord. L'Algérie s'est d'ailleurs fixée un objectif d'atteindre 5 % d'énergies vertes d'ici 2017.