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Un tribunal russe se prononcera le 5 octobre: Les effets collatéraux des Mig russes refusés par l'Algérie

par M. S.

L'affaire des Mig russes renvoyés par l'Algérie pour des «raisons techniques» est officiellement révolue. Les chasseurs litigieux, des Mig 29 SMT et Mig 29 UBT, ont été repris par la Russie. L'affaire du renvoi des Mig, dont la qualité aurait été jugée non conforme par la partie algérienne, s'était caractérisée par l'absence remarquable de toute communication officielle. Le différend a été ainsi définitivement soldé sans porter atteinte à l'accord global d'achat d'armes entre l'Algérie et la Russie qui était assorti à l'annulation de la dette militaire russe. Le renvoi des Mig par l'Algérie avait suscité de nombreux commentaires dans la presse russe. Certains de ces journaux avaient accusé, trop rapidement, la France d'avoir torpillé l'accord afin de placer ses Rafales. Les journaux de Moscou avaient défendu la «qualité» des Mig renvoyés par l'Algérie. Au niveau officiel, on était resté avare de déclarations. Une solution a donc été trouvée dans la discrétion. Le contrat signé par le monopole russe d'exportation des armes, Rosoboronexport, et l'Algérie portait sur 28 Mig-29 SMT et Mig-29 UB d'une valeur estimée à 3,1 milliards de dollars. La solution a consisté en la reprise des chasseurs litigieux par la Russie qui les a versés à son aviation militaire. La décision satisfaisait au plan économique le constructeur russe Mig et lui permet, au niveau marketing, de faire valoir que les chasseurs rejetés par l'Algérie sont indemnes de vices de fabrication puisqu'ils ont été acceptés par l'armée de l'air russe. Quant à l'Algérie, elle a remplacé ces avions par des matériels russes plus avancés, des Sukhoï de la série 30 ou des Mig 35. Tout était bien qui finissait bien. Il n'y a donc plus de contentieux algéro-russe. Mais si cette longue histoire de Mig «algériens» relève bien du passé bilatéral, elle continue d'avoir des effets collatéraux au pays de Dimitri Medvedev. Un constructeur de missiles qui devait équiper les Mig «algériens» a en effet décidé de poursuivre en justice Rosoboronexport, le monopole russe d'exportation d'armes pour rupture de contrat. Selon le journal russe des affaires, Vedomosti, la firme russe, l'usine de Dux, s'est retrouvée lésée à la suite de l'annulation du contrat avec l'Algérie. Le constructeur de missiles réclame une compensation de 470 millions de roubles, soit l'équivalent de 15 millions de dollars. Il s'agit du plus important procès jamais intenté en Russie à Rosoboronexport. Une cour d'arbitrage doit examiner l'affaire le 5 octobre prochain.