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A presque 400 dinars le kilo: Les aviculteurs veulent un «Syrpalac» pour le poulet

par Sofiane M.



Que se passe-t-il dans la filière avicole ? Les prix du poulet se sont envolés subitement au cours de cette semaine pour atteindre des seuils jamais égalés dans le passé, même durant la grande crise de 2008 pendant laquelle les cours des aliments de bétail avaient flambé dans les bourses. Le kilo de poulet se rapproche désormais de la barre fatidique des 400 dinars. Le poulet est proposé entre 360 et 380 dinars le kilo dans les boucheries. Les consommateurs, qui s'attendaient à une baisse des prix de la viande blanche durant cette dernière semaine du mois sacré, ont été pris au dépourvu par cette envolée inouïe. Les bouchers justifient cette nouvelle hausse par la loi de l'offre et de la demande. «Le poulet de chair est devenu rare sur le marché», estiment les connaisseurs. Le kilo de poulet vif proposé au début de cette semaine à 240 dinars le kilo par les producteurs a précipitamment sauté lundi à 260 dinars le kilo. Cet emportement excessif des prix est mal accueilli par les consommateurs, d'autant que les cours des aliments de bétails sont en baisse sur les marchés internationaux. A ce propos, un aviculteur d'Oran confie que cette nouvelle flambée des prix de la viande blanche serait due à une forte demande. «Il n'y a pas que le prix du poulet qui a pris l'ascenseur. Le poussin a également vu son prix doubler ces dernières semaines passant de 50 dinars à 85 dinars. Et même avec ce prix fort je n'ai pas réussi à me procurer assez de poussins pour remplir deux hangars», avoue notre interlocuteur. Cette tension sur le poussin est conjoncturelle, la période étant propice pour le début d'élevage du poulet de chair. Les quelques unités spécialisées dans la production de poussin à l'Ouest n'arrivent plus à satisfaire toutes les commandes des aviculteurs. «Mon fournisseur m'a demandé de patienter un mois au minimum pour avoir ma commande», regrette cet aviculteur. Les unités de production de poussins subissent aujourd'hui les contrecoups de la canicule qui s'est abattue en juillet et en août sur le nord du pays. Parmi les conséquences de cette vague de chaleur exceptionnelle de nombreuses unités ont perdu leurs poules productives. Ce membre de l'association nationale des aviculteurs estime que la filière aviaire est sinistrée. «Les pouvoirs publics doivent intervenir énergiquement pour sauver ce qui peut être encore sauvé. Nous avons tenu dernièrement une réunion avec le ministre de l'Agriculture pour demander de nouvelles mesures destinées à protéger la filière», lance notre source. Les aviculteurs veulent des contrats de longues durées avec les abattoirs, une régularisation de cette activité dominée à 70 % par l'informel, l'accompagnement en amont et en aval des éleveurs et la suppression de la TVA sur les aliments de bétail. En somme, les aviculteurs demandent la mise en place d'un plan Syrpalac pour réguler le marché des viandes blanches.