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Le PT satisfait et veut plus...

par Z. Mehdaoui

Le Parti des travailleurs (PT) est «globalement» satisfait par les dernières mesures décidées par le gouvernement dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2009. C'est ce qui ressort de la conférence de presse animée hier par Louisa Hanoune, porte-parole du PT, qui a tenu à saluer au passage «l'audace» du gouvernement qui a pris des mesures pour protéger, dit-elle, notre économie.

 L'ancienne candidate à la magistrature suprême s'est interrogée par ailleurs sur le bruit fait, par certains patrons notamment, autour de la LFC et plus précisément sur la suppression du «crédit à la consommation» et l'instauration du «crédit documentaire» pour toute opération d'importation. «C'est incompréhensible toutes ces réactions», a-t-elle martelé hier en soulignant que «le gouvernement n'a pas à avoir honte». Louisa Hanoune reproche cependant au gouvernement de ne pas avoir engagé le débat et d'avoir gardé le silence au moment où certains tiraient à boulets rouges sur certaines mesures contenues dans la loi de finances complémentaire.

 La porte-parole du PT a affirmé hier au siège de son parti à El-Harrach à l'Est d'Alger que certaines propositions qu'elle avait adressées personnellement à travers une lettre au président de la République sont prises en considération dans la LFC. Louisa Hanoune est, semble-t-il, convaincue que le chef de l'Etat a accordé de l'importance au document qu'elle lui avait envoyé avant les élections présidentielles et pour preuve certaines propositions formulées se sont matérialisées dans la loi de finances complémentaire, pense-t-elle encore.

 «Nous avons étudié les textes de la loi de finances complémentaire et nous estimons au PT qu'ils ont été décidés pour le bien de notre économie et pour arrêter l'hémorragie des devises transférées de notre pays vers l'étranger», a déclaré la responsable du Parti des travailleurs. Cette dernière rappellera que le montant de l'évasion fiscale durant les années précédentes s'élève à 700 milliards de DA.

 «Des centres occultes ont été créés lors de la tragédie nationale», a-t-elle ajouté en suggérant que les nouvelles mesures vont certainement mettre un frein à certaines pratiques utilisées par ce qu'elle qualifie de «maffia de l'importation». La porte-parole du PT parlera même de «victoire de l'Algérie» en évoquant d'autres mesures contenues dans la LFC à l'image de la mesure qui oblige les sociétés commerciales étrangères de droit algérien de céder 30% de leur capital aux nationaux, le réinvestissement en Algérie des bénéfices des sociétés étrangères, etc.

 La conférencière s'est interrogée par ailleurs sur l'abcès de fixation du patronat algérien sur la suppression du crédit à la consommation et l'imposition du crédit documentaire dans les opérations commerciales effectuées à l'étranger. Concernant ce dernier point, Louisa Hanoune pense que la mesure «va dissuader les faux importateurs et la maffia qui gangrène le commerce et l'économie d'une manière générale». «Il y a des réactions très surprenantes des patrons», a-t-elle fait savoir en notant que le gouvernement est responsable des choix économiques du pays et que les patrons n'ont pas à être associés dans l'élaboration des lois.

 «Il n'y aura pas d'émeutes après la suppression du crédit à la consommation», poursuit la conférencière qui décocha des flèches empoisonnées à l'adresse des concessionnaires automobiles qui se sont, dit-elle, assez enrichis. Le crédit à la consommation tel que pratiqué jusqu'ici par les banques est un moyen de faire fuir les capitaux vers l'étranger, soutient la porte-parole du PT qui appelle au rétablissement de certaines barrières tarifaires et le rétablissement du regard de l'Etat dans le secteur bancaire.

 Par ailleurs, abordant le salaire national minimum garanti (SNMG), Louisa Hanoune estime qu'aujourd'hui une famille moyenne ne pourra pas vivre avec un salaire en dessous de 50.000 DA. Enfin, la première responsable du Parti des travailleurs pense que toutes les mesures prises jusqu'ici par le gouvernement ne sont pas encore suffisantes et veut encore plus afin d'aider le citoyen à vivre convenablement.