Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Alerte à la mineuse de tomate

par A. El Abci

La mineuse de tomate ou TUTA ABSOLUTA, parasite redoutable et ravageur qui a déjà détruit près de 80 % des plantations de tomate dans plusieurs wilayas de l'Est, a fini par envahir la région de Constantine, préservée jusque-là.

Cette maladie a été détectée ces derniers jours au niveau de 28 serres sur les 30 consacrées à cette culture à travers la wilaya et ce, malgré la mise en place d'un dispositif préventif, visant à empêcher son entrée à partir des régions infestées. «Cette grave maladie est la cause probable de l'envolée des prix de ce légume sur les marchés, dont le kilo est passé de 20 à 60 et 80 dinars, conséquence d'une rareté du produit qui s'installe», selon les dires des spécialistes de ces questions.

Selon l'inspecteur phytosanitaire à la DSA locale, Ali Bendjoudi, qui a décelé le début de cette contamination dans les serres en question, et qui continue d'ailleurs sa prospection sur les superficies de plants de tomate dans les champs, «c'est depuis avril dernier que la menace de la mineuse de tomate planait. Elle s'est déclarée dans les wilayas limitrophes à l'instar de Jijel, Skikda, Annaba, et même à El-Tarf, Biskra, M'sila, Mila et Guelma, qui ont enregistré d'importants dégâts et dont les agriculteurs ont subi d'énormes pertes.» Et l'inspecteur de poursuivre «le parasite aussitôt déclaré nécessite une mise en quarantaine des champs infestés. Mais, maintenant qu'il est là, la lutte devient obligatoire». Et de préciser, «il existe deux genres de lutte pour y faire face, la première est de nature chimique peu coûteuse, mais qu'il y a lieu cependant d'éviter et ce, en considération du danger qu'elle peut comporter pour le consommateur. En effet, des résidus de produits chimiques peuvent subsister dans la tomate, dont c'est la période des cueillettes et les enlèvements se font quotidiennement. Alors que la seconde, coûtant plus cher, dite biologique, est préconisée pour ses qualités de préservation à la fois de l'environnement et de la santé du consommateur. «Elle réside en un «piégeage sexuel» du parasite, dont la femelle émet une odeur attractive pour le mâle qu'il s'agit de faire venir vers des capsules placées dans une cage pleine de glue et dégageant une odeur identique mais artificielle pour le capturer, et empêcher ainsi l'accouplement et court-circuiter ainsi le cycle de reproduction, sans risque pour les citoyens et sans pollution pour l'environnement», explique notre vis-à-vis. Et de noter que «ses services phytosanitaires disposent actuellement d'un stock de pas moins de 60 de ces fameuses capsules, dont la distribution gratuite aux maraîchers se fera à partir de la semaine prochaine».