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Des températures élevées jusqu'à mercredi: La ville étouffe

par Moncef Wafi

Hier, le mercure affichait allègrement les 32° à Oran, alors que le soleil n'était pas encore à son zénith. Un pic de chaleur qui n'en est pas réellement un puisque les températures sont de saison, mais qui inquiètent néanmoins les Oranais qui se projettent déjà en août, période caniculaire par excellence, qui coïncidera cette année avec le mois de Ramadhan. Ces températures estivales enregistrées depuis quelques jours vont se maintenir, puisqu'on prévoit à partir d'aujourd'hui et jusqu'à mercredi prochain des températures oscillant entre 31 et 33 degrés. Cette chaleur étouffante, conjuguée à un taux d'humidité élevé que connaît la wilaya, est diversement commentée par des Oranais qui hésitent sur le moyen d'y échapper. «Même la clim n'est pas d'un grand secours», avouera Lakhdar, la quarantaine bien entamée.

Habitué du trajet Arzew-Oran, il parlera de la canicule qui sévit dans la région et plus précisément du côté de Gdyel. Un climat que beaucoup ne reconnaissent pas et, du coup, ce sont la pollution industrielle et le réchauffement climatique, pour les plus futés, qui sont voués aux gémonies.

«A notre époque, le temps était plus clément. Il faisait froid en hiver et chaud en été mais on a l'impression que le climat s'est complètement déréglé», analyse froidement Hichem. Pour Mohamed, la meilleure solution pour se préserver de cette chaleur est de rester cloîtré chez soi pour échapper au tison solaire.

Du côté des estivants, les descentes quotidiennes en mer semblent la destination la plus prisée, à défaut d'un voyage à l'étranger ou d'un bungalow, pieds dans l'eau, qui reste hors de prix pour la majorité des bourses algériennes. Ainsi, la corniche oranaise est littéralement submergée de baigneurs à la recherche d'une fraîcheur marine ou encore de jeunes bodybuilders qui viennent s'exposer aux regards, histoire de rentabiliser une année de souffrance et de sueur.

Mais beaucoup d'autochtones, pour fuir la circulation infernale qui caractérise la route de la corniche, préfèrent se rabattre sur des plages éloignées, à l'image de Madagh, Cap Blanc, Sidi Mansour à Mostaganem ou encore Terga et Sassel à Aïn Témouchent. «Je préfère me taper une heure de route que d'aller sur la corniche m'énerver après des chauffards et d'imbéciles jouant au m'as-tu-vu».

Pour les autres, qui n'ont pas encore arrêté la tournure à donner à leurs vacances, le dilemme se pose en termes de rentabilité, de temps et de repos. «On n'a droit qu'à 15 jours de congé et je ne sais pas si je dois les griller avant ou pendant le Ramadhan», s'interroge Abdelhak, commercial dans une boîte privée. Comme lui, ils sont nombreux dans l'expectative et s'interrogent sur la durée d'un congé rogné au maximum par des employeurs peu regardants sur la législation du travail.

Quant aux étudiants et aux bacheliers, ces vacances ont le goût de l'attente. En attendant de connaître le résultat de leurs examens, ils passent le temps comme ils peuvent. «Je me suis débrouillé un job dans une crémerie appartenant à mon oncle, histoire de me faire un peu d'argent», raconte Mohamed, étudiant en informatique. Pour Samira, les vacances riment avec travail. Fraîchement diplômée de l'Institut de communication, elle a décidé de se consacrer à son nouveau job. «Les vacances ça sera pour plus tard», ajoutera-t-elle.

Le soir, c'est l'éternel Front de mer qui fait office de réceptacle des familles qui jouent des coudes pour un dernier courant d'air gratuit. En attendant une hypothétique baisse de la température, les Oranais continuent de solliciter leur ingéniosité pour s'offrir des vacances pour pas cher.