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Demande de certificats négatifs: La conservation foncière prise d'assaut

par Salah C.



La conservation foncière a vécu durant la journée d'hier une situation inhabituelle avec un nombre de pas moins de 2.000 personnes venues retirer leurs certificats négatifs.

Ce chiffre, qui nous a été communiqué par un responsable, a été estimé sur la base des 4 quittanciers achevés et comprenant 500 quittances chacun. Mais dans la réalité, ce chiffre est dépassé de loin si l'on ajoute les citoyens venus en retard et qui sont retournés bredouilles, sans parler des simples curieux.

Hier, sur place, une véritable anarchie régnait dans cette ruelle étroite et il a fallu l'intervention des forces de l'ordre pour canaliser les demandeurs des documents.

Comme rapporté précédemment sur ces mêmes colonnes, de visu, les conditions d'accueil des citoyens sont déplorables, alors que le personnel, dont le nombre est limité, active dans des conditions également lamentables. Notre source dira que cette situation récurrente, en dépit des SOS lancés en direction de la tutelle, s'explique par le fait que « le certificat négatif exigé notamment pour les dossiers de demande de logements ne concerne qu'Oran-ville. En clair, tous les demandeurs de la wilaya se rendent à ce service au moment où les autres conservations foncières comme celles d'Arzew, d'Es-Sénia ou de Aïn El-Turk sont pratiquement désertes et s'adonnent à leur principale mission, qui est le traitement des actes de propriété établis par les notaires ».

Cette précision veut dire en clair qu'un demandeur de logement peut bénéficier d'un autre, alors qu'il a déjà été bénéficiaire dans l'une des localités, étant donné qu'il ne figure pas sur les fichiers de la conservation foncière d'Oran répartie pour les deux régions est et ouest de la ville. Le responsable a également indiqué qu'en « l'absence de fichier informatisé, les recherches se font manuellement, une tâche qui exige une concentration extrême ».

Dans la grande cour, deux chaînes interminables, l'une pour les hommes et l'autre pour les femmes, se forment bien avant l'ouverture du service. Et selon des témoins, pour assurer une place parmi les premiers, il faut venir à 6 heures, voire avant. A l'entrée et à travers une fenêtre grillagée, un agent appelle ceux et celles qui ont déposé leur dossier et se sont acquittés des droits, 280 dinars. Mais là également, à voir la réaction des demandeurs auxquels on répond que leurs dossiers ont été égarés, vous avez une idée précise sur l'anarchie qui caractérise cette administration. « Ce n'est pas possible, j'ai déposé il y a une dizaine de jours mon dossier, et aujourd'hui, on me fait signifier que mon dossier n'a pas été retrouvé et que je dois en fournir un autre, et par conséquent revivre le même calvaire qu'aujourd' hui», devait nous déclarer furieuse un citoyenne. Par ailleurs, selon des citoyens de la daïra de Aïn El-Turk, la même situation caractérise la conservation foncière de cette circonscription fiscale. Ils affirment aussi que les conditions de travail et d'accueil sont également déplorables.