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Batna fière de son Chabab

par F. Soualmia

Tout Batna s'était mobilisé pour réunir les meilleures conditions afin que le CAB réalise le voeu de toute une région et devienne le second club des Aurès à figurer parmi l'élite. Le président a promis de remettre une prime de 50 millions de centimes à chaque joueur en cas d'accession. Des milliers de fans ont effectué le déplacement à Alger, qui par cars, qui par voitures particulières. On estime à près de 5.000 le nombre de supporters présents au stade du 20 Août. Le décor était planté.

Sur le plan sportif, les données étaient différentes, dans la mesure où les Batnéens pouvaient se contenter d'un nul alors que les Pacistes devaient gagner pour espérer arracher le précieux sésame. Ce choc décisif pour les deux clubs a mis les nerfs de tous les participants à fleur de peau et le suspense aura duré jusqu'au bout. Car, après les sacres du WAT et du MCO, il ne restait plus qu'une seule place à prendre. Finalement, au bout d'une confrontation à multiples rebondissements et où l'arbitre n'a pas été ménagé par les dirigeants du PAC, le CAB a réussi à s'approprier le fameux ticket donnant droit à la montée parmi l'élite. A Batna, ce fut une liesse populaire qui restera dans les mémoires des citoyens et de la région. Pour la première fois, en effet, il y aura un derby comptant pour le championnat de division, ce qui nous promet de fortes émotions, alors que le public local aura droit, chaque semaine, à un match de l'élite.

Il faut dire que le CAB a connu, depuis sa première accession en 1971, des hauts et des bas. Ainsi, après sept ans de présence, il a chuté en 1981, avant d'accéder en D.2 en 1985. Puis, ce fut de nouveau une rétrogradation en régionale en 1988, suivie d'une remontée en D.2, deux années plus tard. Le Chabab retrouve l'élite en 1993 où il resta une dizaine d'années. Pendant cette période, il disputera une finale de coupe d'Algérie contre l'USM Alger en 1997. Ensuite, les Batnéens seront relégués en division Deux en 2004, remontent la saison suivante mais, n'ayant pas retenu les leçons du passé, chutent de nouveau en 2006. Ayant raté de peu l'accession en 2008, le CAB atteint son objectif cette saison en compagnie du WAT et du MCO parmi l'élite. Tous les sportifs des Aurès espèrent que le CAB rompra avec la tradition et réussira, une fois pour toutes, à conserver son statut de club d'élite pour une très longue échéance dans une ville où le football est apparu en 1905 avec l'ASB. Aussi, les dirigeants sont appelés, dès à présent, à bâtir une équipe digne de cette ville et de la région qui a enfanté de grands noms du football national, tels Melaksou, les frères Zender, Souilah... C'est tout le mal qu'on leur souhaite.