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USA ? Israël : Obama, sans détours

par Notre Bureau De Bruxelles: M'hammedi Bouzina Med

Jamais, depuis la création de l'Etat d'Israël, les USA n'ont été aussi directs et fermes sur le droit aux Palestiniens à un Etat libre et indépendant. C'est un tournant politique historique dans la politique étrangère américaine. Obama a appelé avec courage à la justice pour les Palestiniens.

A priori, les USA et Israël n'ont pas la même approche pour l'avenir de la Palestine. Au président américain Barack Obama qui estime que la paix dans la région passe par l'existence d'un Etat palestinien aux côtés de celui d'Israël, le Premier ministre de ce dernier, Benjamin Netanyahu, répond par la supposée menace iranienne sur son pays. A l'appel d'Obama pour stopper les colonies en Palestine, Netanyahu répond programme d'aide économique aux Palestiniens. Mais la fourberie du Premier ministre israélien ne s'arrête pas là.

«Nous avons un plan pour aider les Américains dans leur politique dans la région» a-t-il déclaré à son arrivée, lundi, à Washington. Déclaration qui exprime, s'il le faut, le poids des lobbies sionistes et pro-israéliens dans la sphère politique américaine.

Aveuglés par leur soif de conquête de toute la Palestine, les dirigeants israéliens oublient qu'il y a à peine quatre mois, le reste du monde les regardait tuer, brûler, assassiner sauvagement des enfants, des femmes, des malades, des vieux dans Ghaza, vaste prison à ciel ouvert. Et l'un des conseillers de Netanyahu d'ajouter lors d'une conférence de presse à la veille de la rencontre de Washington: «Les Israéliens sont frustrés d'avoir tant de fois tendu la main pour la paix et pour finalement la voir leur exploser au visage». L'outrecuidance des dirigeants israéliens les pousse, après avoir commis le crime, de se présenter comme victime ! Cependant quelque chose à changé, particulièrement depuis les derniers massacres à Ghaza. Les citoyens du reste du monde, y compris ceux de l'Occident ont, après avoir assisté en direct sur les chaînes de télévision (le peu qui a pu être filmé), saisi tout le mensonge des responsables israéliens et découvert la cruauté et la barbarie de l'occupation de la Palestine.

Le jour de la visite du Premier ministre israélien en Amérique, un sondage présenté à la New America Foundation et publié dans la presse a annoncé que 80% des électeurs d'Obama sont favorables à des pressions accrues sur Israël pour qu'il accepte un Etat palestinien libre et indépendant.

En tout 44% des Américains sont pour obliger Israël à stopper les colonies et admettre l'Etat palestinien. Par ailleurs, 41% des Américains sont pour un dialogue avec le Hamas palestinien. C'est une avancée considérable dans l'opinion américaine lorsqu'on sait qu'il y a à peine quelques années les Américains croyaient que les Palestiniens n'étaient rien d'autre que des envahisseurs d'Israël ! En Europe, face aux lâchetés de leurs gouvernants, les citoyens ont institué des tribunaux populaires pour juger les criminels de Tel-Aviv. Des plaintes ont été déposées dans des pays comme l'Espagne et la Belgique, dont les justices bénéficient de la compétence universelle.

L'onde de choc des innombrables manifestations en Europe et ailleurs pour dénoncer les crimes sionistes en Palestine en janvier dernier semble avoir atteint l'opinion publique américaine et surtout avoir mis à nu la barbarie du régime israélien. En prenant clairement position pour un Etat palestinien et en pressant Israël de stopper ses colonies, le président américain, Barack Obama, s'inscrit dans une logique universelle et répète, avec courage, une vérité historique à la face du Premier ministre israélien. L'excès de suffisance du Premier ministre israélien lui a fait commettre un impair diplomatique considérable: il a cru pouvoir dicter des ordres et orienter la politique étrangère des USA de Barack Obama. Comme il en a été le cas les dernières années avec le clan des Bush. Sinon comment expliquer que les dirigeants israéliens continuent avec leurs appels à attaquer l'Iran, alors que le nouveau président américain a ouvert avec Téhéran un dialogue politique stratégique ? C'est vrai que le crime rend aveugle.