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La cinémathèque fait de la résistance

par A. El Kebir

Qu'en est-il des salles obscures à Oran aujourd'hui ? A se promener dans les rues de la ville, on ne peut que remarquer le nombre considérable de magasins vendant des DVD en tous genres, des films pour la plupart. Et force est de reconnaître que ces DVD ont un grand succès puisque le nombre de magasins les étalant ne cessent de croître. Normalement, une ville comme Oran devrait être dotée de dizaines de salles de cinéma proposant des films en tous genres. Mais ce n'est pas le cas.

On aura beau faire le tour de la ville, à la recherche de ces fameuses salles, on ne peut que faire l'amer constat. Heureusement la cinémathèque fait de la «résistance». On parle bien ces temps-ci de la réouverture prochaine de quatre salles, mais il n'en demeure pas moins qu'en attendant, la cinémathèque se voit dans l'« obligation » de projeter en sus des classiques et des films d'auteurs, des films parfois récents. Le responsable de la cinémathèque explique: « On était dans l'obligation de projeter des films tous genres confondus ; car, faute de cinéma ouvert, si on n'accepte pas les films de ces distributeurs, ils seront obligés d'arrêter le métier».

Pour une ville « consommant » sans modération des DVD en tous genres, qui est à l'affût du moindre film récent pour l'acheter sans attendre en magasin, il est étrange de constater que seule la cinémathèque reste ouverte.

Pourtant, les cinémas pullulaient au centre-ville et chaque salle se consacrait à une spécialité, la cinémathèque ne projetait que des films d'auteurs. Le «Régent», le «Balzac» et le «Lynx» affichaient les films récents, ceux qui venaient de sortir dans les salles européennes. L'«Escurial» et le «Rex» se concentraient sur les films indiens et égyptiens. Le «Lido» et le «Mogador» les westerns...

Depuis sa réouverture, le 19 janvier 2006, après une fermeture de quelques mois pour restauration des lieux, la cinémathèque fait tout pour attirer la foule, les sièges remis à neuf, la climatisation et surtout un tarif abordable. En effet, on ne paye que 50 DA à Oran tandis qu'à Alger on paye le double. On apprendra qu'une équipe française était à Oran pour la restauration et la sauvegarde de films conservés par la cinémathèque, mais pour l'heure, impossible à projeter. «On projettera ces films au fur et à mesure qu'ils seront restaurés.»