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![]() ![]() ![]() ![]() Le candidat Bouteflika n'est pas avare en distribution
d'augmentations financières de toutes sortes et en promesses de tout genre.
C'est une pratique classique à laquelle ont recours tous les politiciens qui, étant
aux commandes des affaires de l'Etat, briguent leur reconduction dans la charge
qu'ils occupent. Il y a seulement que la «générosité» intéressée, dont le
Président candidat est pris, va avoir un coût élevé et cela, alors que son
Premier ministre ordonne, à coups d'injonctions, aux ministères et autres
organismes étatiques de réduire au maximum leurs dépenses budgétaires. Ahmed
Ouyahia appliquera à n'en point douter, sans état d'âme, les mesures
électoralistes que Bouteflika a déjà annoncées ou annoncera durant sa campagne.
Ce n'est pas d'être ainsi mis en contradiction avec la posture qu'il a eue en tant que chef du gouvernement, sur la problématique des augmentations des salaires ou des subventions à caractère sociale, qui le fera renacler. Nous rappellerons qu'il a fallu que Ouyahia quitte la chefferie du gouvernement, remplacé par Abdelaziz Belkhadem, pour que l'exécutif consente enfin, au principe d'une augmentation des salaires. Augmentation qu'en tant que chef du RND il a dénoncé en la qualifiant de mesure populiste nullement justifiée par les performances de l'économie nationale. La rigueur de la fin de non recevoir que Ouyahia a opposée aux doléances sociales exprimées aussi bien par le partenaire social désigné de l'Etat, la centrale syndicale UGTA, que par les mouvements revendicatifs qui se sont exprimés de façon recurrente, n'est plus de mise, évaporée sous l'effet du calcul électoraliste visant à assurrer une réelection de Bouteflika aussi franche et massive que possible. C'est, pourtant, dans ce contexte de situation financière et économique pour l'Algérie, en dégradation annoncée pour cause de crise mondiale, que la position sur les questions salariales et sociales qui fut celle de Ouyahia en tant que chef du gouvernement devrait être la ligne de conduite de l'exécutif. La cohérence n'est pas la qualité première de nos dirigeants étatiques. Louisa Hanoune, la candidate du Parti des travailleurs, ne remportera certainement pas l'élection présidentielle, masi elle aura la satisfaction d'avoir, ne seait-ce que le temps d'une campagne électorale, entendu Bouteflika et le pouvoir en place développer une vision et proposer des solutions aussi bien politique qu'économique ou sociale, en totale refutation du crédo ultralibéral qui a été le leur durant les deux mandats présidentiels écoulés. Le maintien à El-Mouradia pour un troisième mandat présidentiel justifie, pour Bouteflika et ses partisans, qu'ils révisent sans se faire violence les convictions qui ont été à la source de leurs principes de gouvernance pendant une décennie. En politique, tout est possible, même de dire une chose et faire son contraire. |
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