Un Centre pilote de prévention de la transmission du VIH mère-enfant (PTME), le deuxième au niveau national après celui d'Alger, sera créé à Oran, pour autoriser le dépistage précoce des sujets à risques.

Une délégation du ministère de la Santé publique et de la réforme hospitalière se trouve depuis lundi, à Oran, pour parachever dans les plus brefs délais, la mise en place de cet outil de prévention prévu dans le programme national de lutte contre les maladies sexuellement transmissibles et le sida (2007/2011). L'emballement du ministère se justifie par les chiffres inquiétants d'une dernière enquête sur la prévalence du VIH parmi les femmes enceintes en Algérie. L'enquête avait révélé une prévalence de 1 sur 1.000 parmi les femmes enceintes avec un taux élevé de contamination des bébés de mères séropositives. « Le sida est désormais un problème de santé publique en Algérie », avertit le président de cette délégation ministérielle. Cette maladie longuement considérée comme un tabou dans notre société, et qui se limitait uniquement il y a quelques années à des catégories marginales, commence à toucher toute la famille et en particulier les femmes. L'intérêt de ce centre pilote demeure en fait dans le dépistage précoce des sujets à risque, une action qui pourrait autoriser une suspension de la chaîne de transmission de la maladie entre la mère et son bébé. Le diagnostic précoce de la maladie chez la femme enceinte multiplie les chances de l'enfant de naître sain. « Si nous découvrons à temps le virus chez la femme nous pouvons prendre des mesures préventives pour s'assurer que l'enfant ne sera pas contaminé », précise un membre de cette délégation. Il s'agit de pratiquer un accouchement « spécial » par césarienne qui permettra d'éviter la contamination du bébé. La transmission du virus entre la mère et son enfant se fait généralement au cours d'un accouchement normal ou par allaitement. « Des tests de dépistage seront généralisés à toutes les femmes enceintes mais après leur consentement », note ce médecin. Il est aussi question de mettre en place des PTME dans tous les EPSP à l'horizon 2010.

Cet éveil des services sanitaires devra être maintenu dans les prochaines années, pour endiguer un tant soit peu la progression de la maladie du siècle.