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Nettoyer le pays de qui et de quoi ?

par El-Houari Dilmi

«Affaire» après «affaire» et ensuite une autre «affaire dans une autre affaire», les Algériens en ont plein le nez de ce feuilleton qui n'en finit plus. Mais que faire en attendant de guérir le pays de tous ses maux sous le sceptre de la nouvelle République ? Se forcer à sourire jaune rien qu'à écouter ceux en charge de la nouvelle marmite nationale qui jurent par tous les dieux qu'il n'y aura pas le feu durant cette année qui commence, même si tous les pompiers du pays se tiennent sur le pied de guerre ?

«El houkouma fiha oua âaliha», a lâché le Président sur un ton badin, avant de quitter Alger pour poursuivre ses soins au pays d'Angela Merkel. En plus clair, le travail du staff gouvernemental aux manettes du pays n'est pas jugé «satisfaisant» par le premier magistrat du pays. Et pourtant, l'équipe Djerad est considérée comme étant la «plus pléthorique» dans les annales politiques du pays. Fatigué, blasé, abusé, blousé, taxé, retaxé, grugé, l'Algérien lambda a d'abord besoin de respirer avant de manger, aller à l'école, s'habiller, ou même voyager à l'étranger.

La priorité pour la nouvelle équipe gouvernementale que le Président s'apprêterait à désigner sera, aussi et surtout, de «nettoyer» le pays, devenu un repaire grandeur nature de toutes les «mains baladeuses» et autres aigrefins en col blanc, Ouyahia le «joaillier» mis à part ! Mais pourquoi, soixante berges depuis le recouvrement du soleil de la liberté, l'on n'arrive toujours pas à nettoyer le bled de toutes ses mains baladeuses ? Mais nettoyer tout le pays de quoi, de qui, quand, comment, et pourquoi ?! Après avoir pris le mauvais pli de nettoyer sa maison en cachant toute la poussière sous le grand tapis du salon national, le pays fera-t-il comme celui qui nettoie à grande eau sa demeure, en jetant tout avec, y compris ceux qui l'occupent ? Parce que les Algériens sont un peuple-bouclier contre un pays antichoc, l'heure est à savoir s'il faille nettoyer nos rues trop sales, nos cités décrépies, nos villes polluées et laisser nos mentalités en jachère ? Un peu comme celui qui prend le soin de «laver» sa conscience avant de faire ses ablutions, à quoi sert-il de prier si l'on prêche dans le désert, la question «dialectique» n'étant pas celle de faire son travail, mais surtout de le bien faire?! Aussi vrai que le grand «lessivage» commence d'abord par faire la révolution dans nos caboches, rien ne sert à sortir le karcher lorsque la «crasse» n'est pas là où l'on pense qu'elle se «niche».