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Petkovic, le maître des phases finales : l'Algérie peut-elle rêver ?

par M. Zeggai

Jamais éliminé dès la phase de groupes, Vladimir Petkovic s'est imposé comme un technicien pragmatique dans toutes les compétitions qu'il a disputées. Sa carrière est jalonnée de réussites qui témoignent d'un sens tactique affûté et d'une capacité à tirer le meilleur de ses joueurs.

En 2016, lors de l'Euro avec la Suisse, il termine deuxième d'un groupe relevé avec la présence de la France, la Roumanie et l'Albanie, assurant ainsi la qualification pour les phases à élimination directe. Deux ans plus tard, au Mondial 2018, il répète l'exploit dans un groupe difficile comprenant le Brésil, la Serbie et le Costa Rica, prouvant sa constance et sa capacité à gérer la pression des grandes compétitions.

En 2019, Vladimir Petkovic emmène son équipe en demi-finales de la Ligue des Nations européennes, une performance qui renforce sa réputation de stratège capable d'adapter son plan de jeu, à chaque adversaire.

A l'Euro 2020, il vit sans doute son apogée : la Suisse élimine la France en huitièmes de finale après une bataille acharnée qui se conclut aux tirs au but, démontrant sa maîtrise des situations décisives.

Aujourd'hui à la tête de l'équipe nationale, Vladimir Petkovic fait face à un nouveau défi : transformer le potentiel des Verts en résultats concrets sur la scène africaine. La question est sur toutes les lèvres du public algérien : Petkovic pourra-t-il emmener l'Algérie vers les phases avancées en coupe d'Afrique des Nations et écrire un nouveau chapitre de son parcours déjà impressionnant ? Son expérience et son sang froid pourraient bien faire la différence, mais comme toujours dans le football, chaque match sera une bataille et chaque décision tactique, un facteur clé du succès. C'est pour cette raison que le coach national a adopté une approche tactique flexible face au Burkina Faso. Cette orientation traduit une conception moderne du football où le plan de jeu ne se mesure plus par des chiffres, mais par les transitions et les rôles assumés sur le terrain. Avant-hier, l'EN a évolué avec trois schémas tactiques bien distincts, en affichant une discipline remarquable dans la récupération. Les choix du sélectionneur national n'étaient nullement improvisés, mais répondaient directement au profil de l'adversaire. Petkovic a, en premier lieu, cherché à neutraliser la force athlétique des ‘Etalons' par la maîtrise du tempo, des transitions rapides et une répartition souple des rôles. Cette démarche confirme sa volonté de bâtir une sélection capable de s'adapter à tous les scénarios. Le coach national a une nouvelle fois mis en évidence sa vision moderne. La preuve, personne ne s'attendait au remplacement de Mahrez par Belaid, un défenseur axial et voir Maza rester sur le terrain jusqu'à la fin. Bounedjah n'a pas débuté parce que le contexte ne l'imposait pas. Petkovic ne reconnait pas les statuts : un joueur peut être remplaçant par nécessité et devenir titulaire de premier plan lorsque les circonstances l'exigent.