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Alors que le
marché immobilier national pourrait connaître une tendance baissière des prix à
partir de 2026, sous l'effet conjugué de nouveaux programmes de logements et de
l'obligation des transactions par voie bancaire, la Fédération nationale des
agences immobilières tire la sonnette d'alarme face à la montée en puissance
des pratiques informelles.
La prolifération d'intermédiaires non agréés opérant à travers les réseaux sociaux menace non seulement l'équilibre du marché, mais aussi la crédibilité de la profession et la sécurité des transactions, poussant la Fédération à engager une vaste campagne de dénonciation auprès des pouvoirs publics. La Fédération nationale des agences immobilières (FNAI) a intensifié, dans ce sens, ses démarches auprès des pouvoirs publics afin de dénoncer la prolifération de pratiques illégales dans le secteur immobilier. Notamment, l'intrusion d'intermédiaires non agréés qui proposent la vente, l'achat ou la location de biens immobiliers via les réseaux sociaux tels que Facebook et TikTok. Cette campagne de dénonciation ne date pas d'aujourd'hui. Elle remonte à 2009, rappelle Noureddine Menasri, président de la Fédération nationale des agences immobilières, dans une déclaration au Quotidien d'Oran. Il souligne que le décret exécutif 09-18, promulgué la même année, a été contourné par certains acteurs se présentant comme de prétendus « bureaux d'affaires », alors qu'ils ne sont nullement habilités à exercer dans l'immobilier. « Nous avions, à l'époque, attiré l'attention des pouvoirs publics, notamment le ministère du Commerce, qui était intervenu pour interdire formellement toute activité immobilière à ces structures », précise-t-il. Cependant, ajoute notre interlocuteur, certaines pratiques persistent et se développent aujourd'hui sous une autre forme, jugée encore plus dangereuse. « Le phénomène le plus préoccupant concerne ces soi-disant intermédiaires et courtiers opérant ouvertement sur les plateformes numériques, notamment Facebook et TikTok », déplore M. Menasri. Des pages et profils improvisés, à l'image de « Kadour immobilier » ou « Moh immobilier », proposent quotidiennement des transactions en dehors de tout cadre légal, sans agrément, ni respect des obligations réglementaires. Selon le président de la Fédération, cette activité informelle constitue une menace directe pour la profession et pour l'équilibre du marché immobilier. « Nous n'avons cessé d'alerter sur ces dérives qui exposent les citoyens à des risques majeurs d'arnaque et d'escroquerie, tout en faussant les mécanismes de fixation des prix », affirme-t-il. La Fédération a ainsi engagé une action concertée en élaborant un modèle unique de dénonciation, transmis à l'ensemble de ses bureaux locaux pour dépôt auprès des directions concernées, avant de saisir officiellement le ministère du Commerce. Une seconde étape est également prévue, consistant à s'adresser directement aux services de la Sûreté nationale, notamment ceux spécialisés dans la cybercriminalité. M. Menasri met en garde contre les conséquences économiques de ces pratiques informelles. Contrairement aux agences agréées, soumises à la traçabilité des transactions, à la caution de garantie et à l'assurance de responsabilité professionnelle, ces intermédiaires fixent librement les prix selon le principe de « la différence ». A titre d'exemple, un bien estimé par son propriétaire à 14 millions de dinars peut être proposé à 15 millions à l'intermédiaire, lequel le revend ensuite à 17 ou 18 millions de dinars, alimentant ainsi une hausse artificielle des prix. Concernant l'état du marché, le président de la Fédération indique que les prix et l'offre demeurent globalement stables, voire stagnants, comparativement aux trois dernières années. Toutefois, une tendance à la baisse pourrait se dessiner à partir de 2026, bien que cette projection reste entourée de réserves, souligne-t-il. Cette évolution potentielle serait liée à la mise en œuvre de plusieurs projets de logements, notamment les programmes AADL, le logement social ainsi que les projets des promoteurs privés. A cela s'ajoute l'entrée en vigueur d'une nouvelle disposition législative interdisant strictement les paiements en espèces pour les transactions immobilières, rendant obligatoire le recours aux circuits bancaires. « Cette mesure est susceptible de ralentir temporairement les opérations d'achat et de vente, ce qui pourrait entraîner, à terme, une régression progressive des prix », explique M. Menasri, tout en rappelant que le marché immobilier reste par nature imprévisible A titre d'information, le nombre des agences immobilières sur le territoire national qui sont enregistrés au registre du commerce est de 1.600 à 1.700 agences, selon notre interlocuteur. | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||