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Commercialisation des produits agricoles: Appel au renforcement de la régulation
par M. Aziza L'agriculture algérienne
couvre aujourd'hui plus de 75 % des besoins nationaux a affirmé, hier, le
président de la Chambre d'Agriculture d'Alger, Ibrahim Djribia,
lors de son intervention, sur la Chaîne 3 de la Radio nationale. Il a expliqué
que ce niveau d'autosuffisance résulte d'une dynamique soutenue, dans plusieurs
filières stratégiques, contribuant ainsi à renforcer la souveraineté
alimentaire, l'un des objectifs prioritaires fixés par le président de la
République.
Selon Djribia, la production est particulièrement abondante dans les filières des agrumes et du maraîchage, ce qui témoigne directement des effets des politiques publiques d'appui aux producteurs. Soulignant « les efforts déployés pour atteindre la sécurité alimentaire dans un contexte de changements climatiques et de mutations ». Il convient de rappeler, dans ce sens, que les autorités ont renforcé les programmes de soutien aux agriculteurs, tout en encourageant la valorisation de la production locale. Dans cette logique, l'Algérie a adopté une politique de régulation et non pas d'interdiction des importations comme précisé par le président de la République. Notamment, pour les produits fabriqués, localement, en quantités suffisantes, afin de protéger le marché national, stimuler la production et préserver les réserves de change. C'est-à-dire qu'on importe selon les besoins. Pour le cas des céréales, l'invité de la Chaine 3, a affirmé que « depuis plus de 30 ans, nous n'importons aucune graine de semence céréalière grâce à nos ingénieurs de l'Institut des grandes cultures». Ajoutant que l'objectif du secteur est d'atteindre une production qui puisse satisfaire les besoins nationaux annuels estimés à 9 millions de tonnes en matière de céréales. Tout en relevant l'importance du développement de cette filière stratégique dans le Sud algérien, la où existent d'importantes réserves d'eau. Évoquant la filière pomme, Djribia a mis en avant « l'essor remarquable des wilayas de Khenchela et Batna, devenues leaders nationaux avec plus de 4 millions de quintaux produits sur 12.000 ha ». Cette progression spectaculaire est le résultat combiné de l'interdiction d'importer la pomme depuis 2019 et de l'accompagnement technique assuré aux jeunes ingénieurs. « Nous sommes passés de 300 arbres par hectare à 3.000 arbres », a-t-il indiqué, illustrant l'impact direct des politiques de soutien et de régulation. Les projets structurants dans le secteur L'invité de la Chaîne 3 a également évoqué les grands projets structurants, notamment le programme Baladna avec les Qataris à partir de 2026, qu'il qualifie de «projet du siècle pour l'Algérie», couvrant les céréales, la viande et le lait. Il a aussi mentionné le programme avec les Italiens à Timimoune portant sur 36.000 ha destinés aux céréales et aux pâtes. Et pour la promotion davantage de grands projets dans le secteur, M. Djribia a insisté sur « l'urgence de régler la question du foncier agricole, condition sine qua non pour favoriser l'investissement », plaidant en outre pour « l'élargissement du Conseil scientifique récemment installé aux Chambres d'agriculture et aux opérateurs de terrain », tout en estimant que «la Recherche n'a pas de sens si elle n'a pas d'impact sur le terrain». Sur la numérisation du secteur, le président de la Chambre d'Agriculture d'Alger a annoncé des avancées significatives. «Nous avons commencé la numérisation au niveau des 58 chambres à partir de 2023. Nous sommes arrivés à identifier nos agriculteurs et nos productions», a-t-il expliqué, précisant qu'une plateforme nationale a été mise en place avec un numéro national pour chaque agriculteur. Une carte d'agriculteur avec code QR est également à l'étude pour faciliter les démarches administratives et bancaires. Déséquilibre entre les prix à la production et à la consommation Le responsable a néanmoins mis en lumière l'écart qui persiste entre les prix à la production et ceux appliqués au consommateur. « Le problème ne vient pas de l'agriculteur. La mission du secteur agricole est de produire, tandis que la commercialisation relève d'un autre domaine », a précisé M. Djribia. Appelant ainsi au renforcement de la régulation et à l'instauration d'une concertation plus étroite entre les secteurs de l'Agriculture et du Commerce afin de corriger ce dysfonctionnement. | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||