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Al-Quds: Assaut sioniste contre le siège de l'UNRWA

par Mohamed Mehdi

  Lundi, 60e jour du cessez-le-feu, Israël continue de violer unilatéralement l'accord de Charm Al-Cheikh, en commettant plus de 590 attaques meurtrières contre les civils de Ghaza durant cette période, en plus de ne pas respecter le volet des aides humanitaires préconisé par le «plan de paix», dans ce qui semble être une démarche menée en total accord avec l'administration Trump.

Les attaques israéliennes ont fait 14 nouvelles victimes, dont 3 martyrs et 11 blessés, lors de la journée de dimanche, indique le dernier rapport statistique, publié hier, par le ministère de la Santé à Ghaza qui précise que les restes de 2 martyrs ont été également retrouvés sous les décombres.

Le nombre de victimes des attaques israéliennes, depuis l'accord de cessez-le-feu du 11 octobre 2025, passe ainsi à 376 martyrs et 981 blessés, ainsi que 622 corps exhumés des décombres des bâtiments bombardés depuis le début du génocide. Ce nouveau bilan porte le nombre de total de victimes à 70.365 martyrs et 171.058 blessés depuis le 7 octobre 2023.

Dans une autre déclaration, le ministère de la Santé de Ghaza «condamne avec la plus grande fermeté» l'arrestation d'un secouriste par l'armée d'occupation sioniste. Cette réaction intervient après que les forces d'occupation israéliennes aient reconnu officiellement «leur responsabilité dans l'arrestation du secouriste Moukhlis Mohamed Khafaja, enlevé il y a plusieurs semaines alors qu'il accomplissait sa mission humanitaire».

«Ce crime s'ajoute à la longue liste des crimes commis par les forces d'occupation dans le cadre de leur politique systématique de ciblage des professionnels de santé durant la guerre génocidaire menée dans la bande de Ghaza», affirme le ministère qui rappelle que depuis le 7 octobre 2023, pas moins de «362 professionnels de santé ont été arrêtés, et un grand nombre d'entre eux demeurent victimes de disparition forcée et détenus dans des conditions inhumaines, privés de leurs droits».

La déclaration appelle «les organisations humanitaires et de défense des droits humains à user de leur influence juridique pour faire pression sur les forces d'occupation afin d'obtenir la libération immédiate des professionnels de santé détenus».

La police sioniste s'en prend à l'UNRWA

Le siège de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) à Al-Quds Est a été pris d'assaut, hier, par la police sioniste. Des équipements informatiques et des documents ont été saisis, indique le Commissaire général de l'agence, Philippe Lazzarini, dans une publication sur la plateforme X.

«Ce matin, la police israélienne, accompagnée de représentants de la municipalité, a pénétré de force» dans l'enceinte de l'UNRWA à Al-Quds-Est, affirme Lazzarini, ajoutant que «des motos, des camions et des chariots élévateurs de police ont été déployés» lors de l'opération et que «toutes les communications ont été coupées». «Du mobilier, du matériel informatique et d'autres biens ont été saisis. Le drapeau des Nations Unies a été arraché et remplacé par un drapeau israélien», précise le responsable de l'Office.

«Cette dernière action constitue un mépris flagrant de l'obligation d'Israël, en tant qu'État membre des Nations Unies, de protéger et de respecter l'inviolabilité des locaux de l'ONU», affirme encore le patron de l'agence onusienne.

Philippe Lazzarini rappelle que cette attaque intervient «après des mois de harcèlement, notamment des attaques incendiaires en 2024, des manifestations haineuses et des actes d'intimidation, soutenus par une vaste campagne de désinformation, ainsi que par une législation anti-UNRWA adoptée par le Parlement israélien en violation de ses obligations internationales» poussant le personnel à «quitter le complexe au début de cette année».

«Cependant, quelles que soient les mesures prises, le complexe conserve son statut de bâtiment des Nations Unies, à l'abri de toute forme d'ingérence. Israël fait partie de la Convention sur les privilèges et immunités des Nations Unies. Cette Convention rend les locaux de l'ONU inviolables – autrement dit, à l'abri des perquisitions et des saisies – et ses biens et avoirs soustraits à toute procédure judiciaire», ajoute Lazzarini.

Il a également évoqué une décision récente de la Cour internationale de justice (CIJ) qui «a souligné qu'Israël est tenu de coopérer avec l'UNRWA et d'autres agences des Nations Unies». «Aucune exception ne saurait être tolérée. L'autoriser constituerait un nouveau défi au droit international, créant un dangereux précédent partout où l'ONU est présente dans le monde», conclut la publication du Commissaire général de l'UNRWA.

Par ailleurs, Al Jazeera a rapporté que «les forces d'occupation israéliennes ont remis, lundi, des convocations pour interrogatoire à quatre gardiens du siège de l'UNRWA situé dans le quartier de Cheikh Jarrah».

«Des sources locales ont rapporté que les forces d'occupation ont mené des fouilles approfondies à l'intérieur du siège et ont complètement bouclé le secteur», affirme Al Jazeera.