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Augmentation du SNMG et de l'allocation chômage: Le satisfecit des syndicats

par M.Aziza

Le Conseil des ministres a pris une décision majeure lors de sa réunion présidée, dimanche, par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, relative à une revalorisation historique du Salaire national minimum garanti (SNMG), qui passera de 20.000 DA à 24.000 DA dès janvier 2026.

Il s'agit de la hausse la plus importante enregistrée depuis le début des révisions du salaire minimum, bien au-delà de la dernière augmentation de 2.000 DA décidée en 2020.

Le Conseil a également approuvé l'augmentation de l'allocation chômage, portée de 15.000 DA à 18.000 DA, renforçant ainsi le soutien accordé aux demandeurs d'emploi. Le président de la République a instruit le ministre du Travail de revoir, dans ce sens, les conditions de renouvellement du dossier de l'allocation chômage tous les six mois, rappelant que le Conseil des ministres a fixé son versement à une durée minimale d'un an, renouvelable. Il a également insisté sur la nécessité pour l'Agence nationale de l'emploi (ANEM) de remplir pleinement son rôle, afin qu'elle garantisse la transparence et la fluidité dans l'orientation des demandeurs d'emploi, la classification des personnes intégrées dans le marché du travail et leur distinction des chômeurs dans un fichier national actualisé.

Enfin, le président a demandé au ministre du Travail de présenter des propositions d'augmentation des pensions et allocations de retraite, qui seront étudiées par le ministère des Finances puis par le Gouvernement, avant d'être soumises à la prochaine réunion du Conseil des ministres.

Le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), M. Amar Takdjout, a réagi dès que le président de la République avait ordonné la revalorisation du SNMG et l'allocation chômage, lors de la réunion du Conseil des ministres tenue le 17 novembre dernier. Dans une déclaration faite à l'APS, le SG de la centrale syndicale a affirmé que les orientations du président de la République « contribuent à consolider la stabilité sociale, à travers l'amélioration du pouvoir d'achat du citoyen, que l'Etat place au premier rang de ses priorités ».

Rappelant que les instructions du président de la République constituent « la concrétisation de ses engagements concernant la poursuite de la revalorisation du SNMG et de l'allocation chômage d'ici la fin de l'année ou début 2026 ». En soulignant que cette décision vient renforcer les acquis sociaux importants réalisés jusqu'à présent et traduit « la confiance instaurée entre le président de la République, les citoyens en général et les travailleurs en particulier ». Il avait également déclaré que l'UGTA avait déjà appelé à la valorisation du SNMG et le président a répondu favorablement. Des syndicats autonomes ont, de leur côté, salué une augmentation du SNMG « tant attendue par les travailleurs », tout en soulignant qu'elle doit impérativement s'accompagner de mécanismes de maîtrise de l'inflation et de régulation du marché, afin de préserver réellement le pouvoir d'achat des citoyens.

Contacté par nos soins, Mohamed Amine Bendali, président du Syndicat national des auxiliaires médicaux en anesthésie et réanimation de santé publique (SNAMARSP), a estimé que cette revalorisation « reste bénéfique et réclamée depuis longtemps », mais demeure insuffisante au regard de l'érosion continue du pouvoir d'achat.

Même constat pour Boualem Amoura, président du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (SATEF), qui juge également l'augmentation insuffisante. Il rappelle que « tous les travailleurs salariés percevant un salaire brut égal ou supérieur au SNMG sont soumis aux cotisations de sécurité sociale », et appelle, à ce titre, à la révision de cette disposition, particulièrement pour les salaires bas et moyens.

Il ajoute que si cette hausse était très attendue par les travailleurs dont le revenu ne dépasse pas 20.000 DA, notamment les corps communs, elle ne se traduira pas par une augmentation nette, dans la mesure où le SNMG est soumis aux prélèvements sociaux. D'où, selon lui, la nécessité de revoir ces modalités. Il appelle également à la révision et à la mise à jour du décret exécutif 08-142 fixant les règles d'attribution du logement social, rappelant que le seuil de revenu éligible est actuellement fixé entre 20.000 et 24.000 DA. Avec un SNMG porté à 24.000 DA, certains travailleurs à bas salaire risquent ainsi de perdre leur droit d'accès au logement social. Il convient de rappeler que le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Mohamed Tarek Belaribi, avait annoncé, en réponse à des questions parlementaires, que son département avait finalisé la révision et la mise à jour de ce décret.

Le secrétaire général du SATEF a, enfin, insisté sur la nécessité de mettre en place, parallèlement aux augmentations salariales ou à la revalorisation de l'allocation chômage, des mécanismes efficaces de régulation du marché et de maîtrise de l'inflation, condition essentielle pour préserver durablement le pouvoir d'achat des citoyens. En rappelant que les syndicats autonomes ont appelé depuis des années à une augmentation du SNMG à 40.000 DA.