Les différents opérateurs exerçant au sein du port de pêche et de plaisance d'Oran sont unanimes quant à l'urgente nécessité d'une grande opération de dragage ciblant cette infrastructure portuaire.

A cet effet, des demandes sont formulées par les professionnels pour l'accélération des démarches lancées par la DTP de la wilaya d'Oran en vue d'une opération d'envergure en ce sens, sachant que cette direction a sollicité il y a quelques mois sa tutelle pour l'inscription d'une étude globale et approfondie pour l'assainissement des plans d'eau du port de pêche et de plaisance d'Oran. Selon les premières estimations, il est question de l'extraction de plusieurs dizaines de millions de mètres cubes de matériaux situés sur les fonds des plans d'eau de cette infrastructure maritime. Il est ainsi prévu que les travaux de dragage seront réalisés par des navires et engins spécialisés dont les caractéristiques dépendent de la nature des travaux et de l'environnement dans lequel ils doivent être effectués : dragues hydrauliques ou dragues mécaniques, navires capables de manœuvrer ou simples pontons. Les matériaux extraits seront stockés à bord pour être transportés plus loin, placés dans des barges attenantes ou évacués par des canalisations. Pour ces raisons, ainsi que pour contrôler l'incidence du dragage sur l'environnement au sens large, l'activité de dragage est généralement contrôlée et implique de ce fait les services de l'environnement, précise-t-on. Il y a lieu de rappeler que le port d'Arzew a connu, il y a deux ans, quoique de manière partielle et limitée, des travaux de dragage dans le cadre de son projet d'extension. Une opération qui a été marquée par la mise à l'eau d'une drague aspiratrice à désagrégateur auto-navigable de fabrication chinoise et qui compte parmi les plus grosses et les plus avancées au monde. C'est dans le but d'assurer une meilleure navigabilité maritime et le meilleur entretien des structures portuaires que l'on songe d'ores et déjà au lancement d'importants projets entrant dans le cadre des travaux publics au bénéfice des deux importants ports de la partie ouest du pays, Oran et Arzew.

L'URGENCE D'UNE DÉPOLLUTION EN SURFACE ET EN PROFONDEUR

L'étude envisagée comportera un avant-projet sommaire et un avant-projet détaillé. Elle constitue également un préalable et une démarche à entreprendre dans le cadre des projets sectoriels. Le projet en question est d'envergure étant donné qu'il permettra le dragage d'importantes quantités, voire des millions de mètres cubes, d'eau, des matériaux situés dans le fond des plans d'eau de ces deux structures portuaires. Les travaux portent sur la réalisation du génie civil et creusement des bassins, d'entretenir des chenaux fluviaux ou maritimes exploités par les navires lorsqu'ils sont comblés par les sédiments, en plus d'effectuer des travaux liés aux remblaiements et d'extraction des granulats marins, le but étant de prendre en compte les besoins de la réparation et la construction navales. Le port de pêche d´Oran nécessite, en urgence, un traitement de choc et une prise en charge de premier ordre avant qu'une catastrophe alimentaire collective n'arrive. Récemment, les membres de l'Assemblée populaire de la wilaya d´Oran ont interpellé les pouvoirs publics quant aux insuffisances précitées. Pire, la pollution a gagné les eaux du bassin de débarquement des unités de pêche vu que le port manque d'espaces d'accueil pour les bateaux qui accostent à leur retour du large.

«Cette situation pénalisante est imputable à la vétusté des locaux et à l'absence d'une étude réelle pour l'extension de la poissonnerie », avertit un ancien pêcheur. A cela s'ajoute la problématique de l'absence des locaux d'entreposage et d'unité de fabrication de glace. « Il n'est un secret pour personne, y compris les responsables locaux, que des eaux usées sont déversées dans nos locaux », ajoute un autre pêcheur qui soutient que ce problème a été soulevé à maintes reprises lors des visites officielles.

Le port de pêche d'Oran fait face à des problèmes de pollution, notamment par des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) dus au trafic maritime important. La contamination des sédiments marins par ces polluants, ainsi que par des métaux lourds comme le zinc, le plomb et le cadmium, est préoccupante, notamment pour les organismes marins filtreurs tels que les moules.