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Pour réguler le marché: Vers le renforcement du stockage des viandes blanches

par M. Aziza

Les investisseurs, les opérateurs et les professionnels de la filière avicole sont aujourd'hui autorisés à exporter l'excédent des œufs de consommation. C'est ce qu'a annoncé la Fédération nationale des aviculteurs, à travers sa page Facebook, précisant que le ministère du Commerce extérieur a accordé l'autorisation officielle d'exporter des œufs de consommation. Dans une déclaration au «Quotidien d'Oran», le président de la Fédération nationale des aviculteurs (FNAV), Ali Benchaïba, a précisé que suite aux pertes considérables subies par les producteurs d'œufs en raison de la surproduction qui a entraîné l'effondrement des prix, la fédération avait demandé d'activer l'exportation d'œufs de consommation. Et de souligner que des réunions de coordination sur l'exportation des œufs ont eu lieu au siège du ministère du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations en coordination avec le ministère de l'Agriculture et du Développement rural, ayant abouti à la décision d'octroyer des autorisations pour l'exportation des œufs de consommation.

Le président de la fédération a qualifié cette décision d'étape importante visant à maintenir l'équilibre du marché et d'empêcher les éleveurs d'abandonner leurs activités. M. Benchaïba a affirmé dans ce sens que les producteurs et les investisseurs activant dans la filière disposent de grandes capacités de production et ils sont capables de répondre aux exigences de l'exportation. Et d'indiquer que des opérateurs dans le domaine se sont déjà présentés au niveau de la fédération et ont émis le souhait de se lancer dans des opérations d'exportation étant donné qu'ils ont des marchés dans plusieurs pays, tels que le Qatar, la Mauritanie et la Libye. «Nous avons déjà une expérience dans le domaine. Nous avons déjà exporté entre 2018 et 2020 des œufs vers la Mauritanie et la Libye», ont-ils assuré. Le président de la Fédération a affirmé par ailleurs que la filière a également enregistré un excédent en matière de viandes blanches, soulignant que la fédération a demandé le renforcement du dispositif de stockage pour éviter les pertes et réguler le marché.

Réguler le marché

Notre interlocuteur a expliqué que «nous avons actuellement l'opérateur public ONAB qui est chargé de la production et du stockage des viandes blanches et des opérateurs privés spécialisés dans le stockage des viandes blanches». Mais, dit-il, l'ONAB ne peut pas à lui seul procéder au stockage de l'ensemble de l'excédent, car il représente seulement 10% du marché de la volaille. « Nous avons des opérateurs privés, mais la majorité de ces derniers n'exercent plus, par peur d'être accusés de spéculation, sachant que les opérateurs et les producteurs de la filière travaillent dans le cadre de l'élevage familial et dont la majorité n'ont pas de documents officiels sur l'exercice de cette profession», souligne la même source. Et d'ajouter que même les abattoirs et les chambres froides n'arrivent pas à déclarer leur stock, la facture d'achat et la traçabilité. Le président de la Fédération a affirmé que son organisation a demandé à travers des réunions de concertation avec les responsables du ministère de l'Agriculture, l'introduction des viandes blanches dans le dispositif du stockage des produits agricoles, tels que l'oignon, l'ail et la pomme de terre. Ça sera un dispositif de stockage qui sera soumis à un cahier des charges de stockage des produits à large consommation, permettant ainsi aux opérateurs d'exercer dans un cadre réglementaire qui les protège et qui permettra automatiquement la régulation du marché durant toute l'année.

M. Benchaïba a affirmé dans ce sens que les négociations sont en cours. «Nous avons eu l'accord de principe, donc les viandes blanches seront très prochainement introduites dans le dispositif de stockage des produits à large consommation».

Sachant qu'une prime de stockage est accordée aux opérateurs intéressés par cette activité, ce qui est encourageant. Et d'insister sur le fait que c'est ce stockage qui va permettre la régulation du marché.