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Liban: Un cessez-le-feu «qui met fin aux illusions de Netanyahu»

par Mohamed Mehdi

Mercredi, 418e jour de l'agression contre Ghaza, le nombre de victimes de la barbarie israélienne s'est élevé à 44.282 martyrs et 104.880 blessés, a indiqué, hier, le ministère de la Santé de l'enclave assiégée. La même source a fait état également d'un bilan de 33 martyrs et de 134 blessés dans les 3 massacres enregistrés lors des précédentes 24 heures.

Le Bureau des médias du gouvernement de Ghaza a annoncé hier «le martyr du journaliste Alaa Fawzi Barhoum qui travaille comme rédacteur auprès de plusieurs organes médiatiques». La même source a indiqué que le nombre de journalistes martyrs à Ghaza s'élève à 190 hommes et femmes des médias, depuis le début de la guerre génocidaire sioniste contre l'enclave assiégée.

Concernant la situation humanitaire à Ghaza et particulièrement les gouvernorats du nord, le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a confirmé, mercredi, que toutes les tentatives des Nations Unies pour atteindre cette partie de l'enclave ont échoué.

«Entre le 1er et le 25 novembre, sur 456 mouvements d'aide planifiés à travers la bande de Ghaza et coordonnés avec les autorités israéliennes, 40% (184) ont été facilités, 35% (158) ont été refusés, 16% (73) ont été entravés, et alors que 9% (41) ont été annulés en raison de problèmes logistiques et de sécurité», écrit un rapport de l'OCHA publié mardi dernier. Concernant le nord de l'enclave, le document ajoute que «sur les 99 mouvements d'aide nécessaires pour passer par les points de contrôle d'Al Rashid ou de Salah ad-Din, contrôlés par l'armée israélienne, pour atteindre les zones au nord de Wadi Ghaza, seuls 25% (25) ont été facilités par les autorités israéliennes, 25% (25) ont été entravés par les autorités israéliennes, 40% (40) ont été refusés, et 9% (9) ont été annulés». OCHA signale que «les missions d'aide dans le gouvernorat du nord de Gaza ont été particulièrement perturbées», notamment celles qui «cherchaient à atteindre Jabalya, Beit Lahiya et Beit Hanoun».

A propos des zones assiégées dans le nord de Ghaza, le document de l'OCHA affirme que l'ONU a tenté à 41 reprises, entre le 1er et le 25 novembre, d'atteindre ces zones. «Trente-sept de ces tentatives ont été catégoriquement refusées, tandis que quatre ont été initialement approuvées, mais ont ensuite été gravement entravées sur le terrain, de sorte que l'aide n'a pas pu être apportée aux personnes coincées dans la zone assiégée».

Au sud de Ghaza, la situation n'est pas meilleure. «Les missions d'aide coordonnées dans les zones du gouvernorat de Rafah, où se déroule une opération militaire israélienne depuis début mai, ont été confrontées à des défis similaires», lit-on dans le document. Il est expliqué que «24 des 28 demandes coordonnées soumises aux autorités israéliennes pour accéder au gouvernorat de Rafah ont été catégoriquement refusées, une a été annulée, une a été entravée et deux ont été facilitées». «Cela exclut 63 mouvements coordonnés vers le point de passage de Kerem Shalom, dont 67% (42) ont été facilités, 17% (11) ont été entravés et 16% (10) ont été annulés», rapporte encore le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires.

30 martyrs dans le nord de la bande de Ghaza en une journée

L'armée sioniste continue d'assiéger, depuis 54 jours, les régions nord de Ghaza, et plus particulièrement les zones de Beit Lahia, Beit Hanoun et Jabaliya, tout en procédant à des déplacements de populations et des bombardements visant aussi bien les maisons, les écoles, et les établissements de santé que les habitations abandonnées sous la menace.

Des sources médicales ont rapporté à Al Jazeera que depuis l'aube à la mi-journée de mercredi, pas moins de 30 Palestiniens sont tombés en martyrs dans les bombardements et raids israéliens sur des zones nord de Ghaza.

Le correspondant d'Al Jazeera a confirmé, en début de matinée, que les forces d'occupation ont forcé les personnes déplacées dans une école du projet Beit Lahia à partir, soulignant que 3 Palestiniens sont tombés en martyrs dans un bombardement israélien visant la porte de l'hôpital Kamal Adwan.

A la mi-journée, des maisons situées à proximité de l'hôpital Kamal Adwan ont été également bombardées. L'attaque a fait plusieurs martyrs et blessés. Vers 14h (localement), le porte-parole de la Protection civile de Ghaza a déclaré à Al Jazeera que les familles des personnes piégées dans le nord de la bande de Ghaza ont lancé des appels au secours.

Dans le centre de Ghaza, un correspondant d'Al Jazeera a confirmé le martyr de 4 personnes et de 10 autres blessées, suite à un bombardement sur le quartier de al-Shujaiya dans la ville de Ghaza. Quelques heures plus tard, le journaliste a rapporté un bilan de 12 martyrs et plusieurs blessés dans un bombardement israélien visant l'école Al-Taba'een dans le quartier d'Al-Daraj, au centre de la ville de Ghaza. Au sud de l'enclave, en plus des destructions de nombreux carrés résidentiels à Rafah, un bombardement de l'armée israélienne sur la zone d'Al-Qarara, au nord-est de la ville de Khan Younes, a fait 2 martyrs et des blessés.

Najib Mikati: «Nous plaçons l'espoir sur l'armée pour rétablir la sécurité dans le Sud»

Le Premier ministre libanais Najib Mikati a déclaré, dans un discours prononcé mercredi, lors de la réunion du gouvernement, organisée quelques heures après l'entrée en vigueur de l'accord de cessez-le-feu entre le Liban et l'entité sioniste, que le pays entame «le processus de restauration de ce qui a été détruit et nous plaçons l'espoir dans l'armée pour rétablir la sécurité dans le sud».

«Nous avons affirmé l'engagement du gouvernement à mettre en œuvre la résolution 1701 du Conseil de sécurité dans toutes ses dispositions», a indiqué Mikati, assurant que : «Nous adhérons à la souveraineté du Liban sur l'ensemble de son territoire». «Nous sommes pleinement convaincus que demain sera meilleur pour le Liban, à condition de mettre nos divergences de côté. L'armée libanaise accomplit son travail dans les circonstances les plus difficiles», ajouté Mikati, rappelant le martyr de 46 soldats et de plusieurs autres blessés, avant d'émettre le souhait que «les prochains jours mèneront à l'élection d'un président et à l'achèvement des institutions constitutionnelles».

De son côté, le président du Parlement libanais, Nabih Berri, a déclaré dans un discours que «le pays a réussi à contrecarrer les effets de l'agression israélienne» et que la «guerre a montré le vrai visage du Liban en termes de cohésion et d'unité nationales», insistant lui aussi que le «besoin cruel de l'unité nationale de tout le peuple». «Nous tournons la page d'un moment historique qui a été le plus dangereux pour le Liban et qui a menacé son peuple et son histoire», a ajouté Nabih Berri qui a appelé «toutes les factions et forces politiques à garder le Liban plus fort et plus uni».

Berri appelle également à «l'élection rapide d'un président de la république». «Ce moment est un test pour tous les Libanais, de toutes confessions, pour sauver leur pays et protéger ses institutions constitutionnelles», tout en appelant les déplacés du Sud à «retourner sur leurs terres et leurs habitations, même si elles ne sont plus que des décombres».

Par ailleurs, l'Autorité palestinienne a salué l'annonce de l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu au Liban, exprimant son espoir que cette mesure contribuerait à mettre fin à la violence et à l'instabilité dans la région. Elle a également souligné la nécessité d'accélérer la mise en œuvre de la résolution du Conseil de sécurité sur un cessez-le-feu dans la bande de Ghaza.

De son côté, le Mouvement de la Résistance islamique (Hamas) a salué dans un communiqué le rôle central joué par la Résistance islamique au Liban en soutien à la bande de Ghaza et à la résistance palestinienne. Ajoutant que l'acceptation par Israël de l'accord (de cessez-le-feu) avec le Liban sans accomplir ses objectifs annoncés, est «une étape importante qui met fin aux illusions de Benjamin Netanyahu de changer la carte du Moyen-Orient».

Pour le Hamas, l'accord «n'aurait pas été possible sans la fermeté de la résistance et le soutien populaire dont elle bénéficie». Le mouvement a également déclaré qu'il s'engageait à coopérer à tout effort de cessez-le-feu dans la bande de Ghaza dont les déterminants sont «un cessez-le-feu définitif, le retrait de l'occupation de l'ensemble de l'enclave, le retour des déplacés, et un véritable accord d'échange de prisonniers».