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Dans sa conquête de l'Est, l'impérialisme patine en Palestine

par Saadeddine Kouidri

Lors d'une recherche sur internet, Wikipedia indique : « Vous lisez un bon article labellisé en 2007 » où est écrit, il « lui arrive lui-même de fouetter (de ses 1,88 m) des femmes enceintes les accusant de mentir sur leur état...

Les esclaves travaillent du lever au coucher du soleil, soit environ 18 heures par jour. Lorsqu'un jour, un esclave tente de lui faire valoir que son bras en écharpe l'empêche de travailler, il lui montre comment utiliser un râteau avec une seule main et le réprimande en ces termes : « Si une seule main te suffit pour manger, pourquoi ne te suffit-elle pas pour travailler » ? Cet homme est George Washington le 1er Président des Etats-Unis. Il était l'un des planteurs les plus riches de Virginie.

Les historiens de la bourgeoisie, leurs romanciers, leur cinéma, leurs médias et leurs réseaux sociaux sont arrivés à faire respecter dans le monde leurs leaders et leur récit, compris à des arrières-petits-fils d'esclaves. Le but des bourgeois occidentaux est de nous faire aimer et accepter nos ennemis, c'est-à-dire leurs alliés, pour les innocenter de leurs crimes ou sinon recommencer les massacres, aidé en cela par leur 5e Colonne, formée de leurs obligés.

Thomas Jefferson, le 3e Président étasunien, était parmi les premiers à recourir aux marchés boursiers pour capitaliser sur les vies de son cheptel humain en adossant ses crédits à leur valeur titrée. C'était possible depuis 1810, quand la terre était moins cotée que le corps de l'esclave. Cette valeur entraîne la création d'usines d'exploitation industrielle des corps féminins pour la procréation par des violations et des accouplements forcés. Cette exploitation de la femme s'impose au capital pour pallier au manque de mains-d'œuvre, après la suppression de la traite négrière par la Grande-Bretagne en 1808. Le capitalisme est comme une hydre, qui a la tête des Présidents étasuniens sauf lors du fascisme nazi et du génocide de Ghaza lorsqu'elle épouse la tête d'Hitler et de Netannyahou.

La journaliste Christiana Martins révèle qu'au Portugal et en Espagne du XVIe siècle existaient de telles « usines » et pose la question : combien de centres de reproduction d'esclaves sous le couvert de reproduction d'animaux ?

Ce « commerce inscrit sous la vente de chevaux n'apparaît pas dans les chroniques historiques de façon claire et c'est la raison pour laquelle sans doute que ce trafic a rarement été cité par les historiens, le travail de recherches reste à faire, écrit Djemâa Chraïti sur son blog.

Pour assurer la pérennité de tels êtres vivants, élevés dans la peur et la corvée, la loi fait référence au dogme issu du droit romain, qui stipule que tout enfant né d'une esclave est propriété du maître et esclave perpétuel ou la goutte de sang est la marque génétique qui est indissociable dans le métissage.

L'esclavagiste et le colon deviennent semblables à l'esclave car « un être n'est pas une chose et surtout pas une peur irrationnelle de l'autre. Cette peur du monde, cette peur de soi-même s'entourant de murailles, de gardes-chiourmes, d'avions de chasse, de tanks, de tricherie, de bonne conscience et de tueurs, volant la terre et la vie, ne relève pas de l'être. Dans ce sens-là, malgré son enfermement depuis 22 ans, Marwan Barghouthi est un homme libre », écrit Cham Baya dans son blog. On peut extrapoler ses dernières paroles à tous les détenus politiques à travers le monde et particulièrement à Georges Ibrahim Abdallah et Léonard Peltier, cet Amérindien, moins connu, est en prison à vie depuis 1976, pour avoir mis hors d'état de nuire deux agents du FBI. Pour nous, son acte est non seulement légitime mais héroïque car il répond à la violence que subit le peuple indien depuis cinq siècles par une contreviolence de l'opprimé qui est « une revendication de dignité ouvrant la voie à un avenir historique et humain » comme le dit Jean Améry.

La voie des peuples suit toutes les révolutions et toutes les résistances au mépris, à l'oppression, à la servitude, au racisme, au capitalisme, au colonialisme. Cette voie trace l'histoire à très long court. Elle ne s'arrêtera que quand l'homme et la femme dans le monde seront libres et quand la nature sera respectée. Il est utile de rappeler qu'aucune victoire n'est irréversible tant que règne l'injustice.

La voie opposée est dans les marques des innombrables actes d'injustices au quotidien que subissent les peuples et dont la plus visible aujourd'hui est la poursuite du génocide en Palestine qui est aussi un avertissement de l'impérialisme pour dissuader tous ceux qui luttent pour leur indépendance, leur dignité et leur liberté. Dès que la possibilité d'un monde multipolaire a pointé son nez, le monde occidental s'est recroquevillé, laissant apparaître la transformation des patrons décideurs en esclavagistes des temps éculés. Il refuse tout autre monde que le leur, car pour eux, l'autre ne peut exister que soumis. Poutine, cet autre maure, a compris juste à temps et a lancé une offensive pour bloquer l'impérialisme à la frontière de son pays.

La résistance, en Irak, en Syrie et dans toute la région a affaibli les Etats-Unis au point de les acculer à ne pas céder toute la Palestine et particulièrement Ghaza qui est un carrefour névralgique pour le futur et un gisement gazier conséquent, surtout qu'ils ont toujours Israël, sous la main, comme nettoyeur et agent de déstabilisation. Un Etat nucléaire comme 5e Colonne au Moyen-Orient, au moment où le colon en s'accaparant des terres, l'aide à se maintenir. Ces derniers sont tous occidentaux, et on dit que les riches terres agricoles de l'Ukraine sont de plus en plus étasuniennes.

La résistance palestinienne et à sa tête Hamas leur a fait avaler leur accord d'Abraham le 7 octobre 2023 et les a vaincus puisque après 6 mois de bombardement et de terreur dans l'enclos, ni le peuple, ni son mouvement de libération ne semblent vaincus bien au contraire. La Palestine a gagné la bataille en cours puisque la résistance est toujours à l'offensive contre l'armée d'occupation et le peuple n'a pas abandonné malgré les bombardements, la famine et les colons.

Cette énième victoire de la résistance des peuples entraînera probablement une remise en cause de l'existence de l'Etat sioniste et installera plus de violence lors des élections présidentielles étasuniennes par un remake de l'assaut du Capitole du 6 janvier 2021 par les suprématistes blancs de Trump et consorts où à l'inverse, s'il est permis de rêver, la situation évoluera jusqu'à sortir les contestataires de la colonisation interne, les antiracistes pour occuper la rue et fait dire que Ghaza est aujourd'hui la ligne de démarcation politique et idéologique entre l'humanité révolutionnaire et la barbarie capitaliste.

J'ai lu une tribune qui commence par « Plus de 200 détenus en Algérie ». Des associations qui lancent l'appel pour leur libération ignorent combien ils sont exactement comme, nous, nous ne savons toujours pas qui sont-ils exactement. Oui, si je suis d'accord pour la libération des détenus politiques et d'opinion, je ne suis pas d'accord pour la libération des terroristes qui, en Algérie, sont l'avant-garde de la Réaction. J'ai l'impression que cet appel concerne plutôt ces derniers. Je dénonce donc l'amalgame entretenu dans cette tribune.