La campagne de culture de pommes de terre de la saison 2024 qui a débuté au cours des mois de janvier et février derniers est confrontée aux mêmes conditions climatiques de l'année écoulée.

En effet, en ce mois d'avril, les producteurs de pommes de terre de la wilaya constatent un retard dans leurs récoltes et attendent pour que leurs plantes bénéficient de pluies tant attendues. La pomme de terre occupe la première place en termes de superficie emblavée et de production en cultures maraîchères dans la wilaya. Selon le directeur des services agricoles de Tlemcen, Lotfi Mohammedi, la production prévisionnelle de pommes de terre de saison de cette année s'élève à 530 000 quintaux. Le rendement moyen prévisionnel est de 336 quintaux à l'hectare. S'agissant de la tranche des premières pommes de terre primeur, la même source a précisé qu'environ 40 hectares ont été emblavés le mois de novembre dernier notamment à travers les zones côtières de la wilaya où 10 000 quintaux ont été récoltés sur une quantité de production prévisionnelle de 12 500 quintaux. Le rendement moyen est de 250 quintaux à l'hectare. Pour la production d'arrière-saison, il a été emblavé 1306 hectares dont 103 hectares pour le programme de multiplication des semences et 1203 hectares pour la consommation. La quantité totale récoltée les mois de décembre et janvier derniers s'élève à 333 400 quintaux de pommes de terre. Le rendement moyen est de 255 quintaux à l'hectare, a ajouté Lotfi Mohammedi.

Sur le plan du suivi de l'itinéraire technique de la pomme de terre, de la production jusqu'au stockage, aucun signe d'attaque par les ravageurs et insectes, n'a été enregistré, selon Kamel Otmani, chef de service de l'organisation de la production et de l'appui technique de la DSA de Tlemcen. «Un suivi et un contrôle rigoureux sont effectués par les services concernés de la DSA en ce mois d'avril et le mois de mai prochain», a-t-il souligné. Selon ce responsable, des conseils sont prodigués aux producteurs de pommes de terre particulièrement sur les techniques de fertilisation, le traitement des plants et du sol, le désherbage, l'irrigation ainsi que sur la lutte contre le mildiou, les ravageurs et le stockage et conservation des pommes de terre.

Par ailleurs, les hausses des coûts de production inquiètent les producteurs de pommes de terre. «Les coûts de production restent très élevés et c'est là le principal enjeu pour nous, en tant que producteurs ! Le prix des semences importées de Hollande et du Danemark est exorbitant ! Il est passé de 120 DA et 130 DA le kilo en 2022 à 165 DA et 225 DA le kilo cette année. Le prix des engrais et intrants importés de Russie et d'Espagne est passé de 80 DA le kilo en 2022 à 130 DA le kilo aujourd'hui», s'est alarmé un producteur de Maghnia, qui a affirmé que «cultiver la pomme de terre nous coûte aujourd'hui beaucoup plus cher qu'il y a quelques années !». Le prix de la pomme de terre s'est envolé après le mois de ramadhan où le stock destiné à la période de soudure a largement couvert la demande et ce tubercule a été largement disponible sur le marché. Sur les étals, son prix oscille entre 90 et 110 dinars le kilogramme. Selon certains marchands de légumes, "la pomme de terre qui coûtait entre 60 et 70 DA durant le ramadhan est plus chère aujourd'hui car les quantités qui nous proviennent de Mostaganem ne peuvent plus remplacer celles de Oued Souf, qui se sont réduites après l'Aïd ".