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Affaire USM Alger-RS Berkane: Le Makhzen met la CAF dans l'embarras

par M. Zeggai

Dans cette affaire de la RS Berkane, les autorités algériennes ont réagi à la provocation des Marocains qui ont pris en otage la CAF. En effet, ce conflit a débouché sur une énième sortie incompréhensible de la Confédération africaine de football qui a décidé de prendre position en faveur du RS Berkane dès le début. Sinon, comment expliquer le rejet de l'appel introduit par la FAF. Première question : sur quelle base règlementaire la CAF a-t-elle rejeté la requête de la Fédération algérienne de football ? Comme il fallait s'y attendre, le jeu de coulisses a donné ses fruits, la CAF a autorisé la RSB à évoluer avec ce maillot indésirable sur le territoire national.

Les maillots sur lesquels figurait une carte du Maroc à laquelle est annexé le territoire de la République sahraoui occupée. Une provocation sur le sol de l'Algérie qui soutient l'autodétermination du Sahara occidental et la légalité internationale dans ce dossier. Les Marocains ont commencé à concocter leur plan depuis que les résultats du tirage au sort ont été connus, mais le Makhzen a lamentablement échoué dans l'instrumentalisation d'un événement sportif à des fins politiques. Le plan des Marocains, exécuté par Faouzi Lekjaâ, est tombé à l'eau devant la vigilance des services des douanes algériennes après que le club marocain a voulu introduire sur le territoire algérien des maillots floqués avec une carte du Maroc, englobant les territoires sahraouis occupés, ce qui va à l'encontre du droit international.

- Les règlements favorables à l'USM Alger

Un acte prémédité et préparé minutieusement puisque le représentant marocain s'est déplacé à Alger avec le maillot incriminé seulement, ce qui enfreint les règlements de la CAF dans cette épreuve. En effet, l'article 6 intitulé «Maillots des joueurs» alinéa 7, stipule que «l'équipe visiteuse devra obligatoirement se déplacer avec deux jeux de maillots, l'un portant de la publicité et l'autre vierge de toute publicité». En la matière, les Marocains ont bafoué toutes les règles du sport, qui interdisent tout message ou slogan à caractère politique ou religieux. Dans la loi 4 du football relative à l'équipement des joueurs, il est stipulé que «l'équipement ne doit présenter aucun slogan, inscription ou image à caractère politique, religieux ou personnel. Les joueurs ne sont pas autorisés à exhiber de slogans, messages ou images à caractère politique, religieux, personnel ou publicitaire sur leurs sous-vêtements autres que le logo du fabricant. En cas d'infraction, le joueur et/ou l'équipe sera sanctionné par l'organisateur de la compétition, par la fédération nationale ou par la Fédération internationale (FIFA)». L'USM Alger s'est présentée sur le terrain au moment où les joueurs du RSB ont préféré rester dans les vestiaires.

Le trio arbitral, composé du Mauritanien Abdelaziz Mohamed Bouh, assisté de Seydou Tiama (Burkina Faso) et Ahonto Koffi (Togo), a refusé de renter sur le terrain, ce qui est contraire à tous les règlements régissant les compétitions de football ainsi que les statuts de la CAF et la FIFA. Il y a lieu de se demander si l'équipe marocaine n'avait pas eu des garanties préalables. Selon l'article 16 chapitre XI des règlements de la Coupe de la CAF, «si une équipe se retire de la compétition ou ne se présente pas à un match (...), refuse de jouer ou quitte le terrain avant la fin règlementaire de la rencontre sans l'autorisation de l'arbitre, elle sera considérée perdante et sera définitivement éliminée de la compétition».

En somme, au vu des évènements, la CAF, après avoir pris faits et cause avec l'équipe de Berkane, veut tirer son épingle du jeu et demande à la FAF de recourir à l'arbitrage du tribunal arbitral sportif (TAS) de Lausanne, dans un délai de 10 jours. Les choses sont donc claires. La famille du football algérien a apporté son soutien à l'USMA face aux méthodes antisportives et aux provocations du RS Berkane orchestrées par le régime du Makhzen.