Suspendue de diffusion
depuis deux années, l'émission écolo le «coin vert» revient à la radio locale
avec son animateur attitré, Chouikh Lakhdar,
paysagiste connu et reconnu et connaisseur émérite du monde magique des plantes
vertes. Botaniste confirmé, l'animateur de l'émission, très suivie par les
amoureux de la nature, propose des conseils à la pelle aux férus de la nature
verte et des moyens d'entretenir leurs plantes et leurs arbres pour leur donner
la vie la plus longue possible. Lui-même vice-président de l'Association de
l'environnement et des espaces verts de la wilaya de Tiaret, Chouikh Lakhdar s'est distingué dernièrement grâce à une
étude sur les moyens de créer des emplois verts, dans une wilaya à vocation
agro-pastorale. Déclinée sous divers chapitres, l'étude s'intéresse
particulièrement aux moyens de réhabiliter une ville qui souffre terriblement des
«affres» d'une urbanisation peu maîtrisée, marquée par une «bunkérisation»
de la cité au détriment des espaces verts et autres moyens de permettre à la
ville de respirer un peu d'air frais. Le paysagiste s'est également distingué
avec une large rétrospective sur les raisons à l'origine du réchauffement
climatique, dû, selon lui, d'abord à une désertification qui avance à pas de
géant, une déforestation massive et un manque de reboisement et d'espaces
verts, démontre, avec force détails à l'appui, comment le sud de la ville de
Tiaret dépérit à vue d'œil, causant des maladies respiratoires aiguës en
particulier, comme les allergies, les infections ophtalmologiques et l'asthme. Sur le diagnostic sur les maux dont souffre le chef-lieu de wilaya,
à commencer par un plan de circulation des plus inadapté jusqu'à l'extension
urbanistique peu maîtrisée de la ville, en passant par l'asphyxie des «poumons
naturels de la ville», à l'image de la magnifique pinède de la forêt des pins,
aujourd'hui agonisante, et la disparition «programmée» de plusieurs sources
d'eau, le paysagiste Chouikh Lakhdar propose une
réhabilitation de la giga-cité en prônant l'injection d'espaces verts au niveau
des terrains vagues de la ville et le boisement d'espèces d'arbres adaptées au
microclimat de la région. Ainsi, l'homme à la main verte propose un
boisement tout le long des voies de communication, comme celle reliant Tiaret
et ses communes environnantes jusqu'à Tissemsilt, sur
une distance de plus de soixante kilomètres, avec des plantations d'arbres
d'alignement, des amandiers et des oliviers notamment, deux espèces rustiques
capables non seulement de créer des ombrages mais aussi des fruits dont la
récupération des téguments (tissu formant l'enveloppe autour des organes) est
capable de générer des produits cosmétiques et d'ameublement. Puis la création
d'huileries et de conserveries pour l'olive et la récupération des noyaux pour
leur transformation en aliment de bétail dans une région agropastorale par
vocation. S'ajoute l'importante floraison de l'amandier, considéré comme une
nourriture sans pareille pour les abeilles : d'où «l'idée» d'implanter des
milliers de ruches le long du tronçon routier, propose le paysagiste, qui
exhorte également à la plantation de platanes, du mélia, du sophora, du
robinier ou encore l'aulne, des espèces capables de se développer
harmonieusement dans un climat comme celui de la région de Tiaret.
Des milliers d'emplois
verts seront ainsi créés au profit des jeunes chômeurs de la région, outre les
avantages indéniables en matière d'amélioration notable de la biodiversité et
l'écosystème climatique local d'une manière générale. L'étude propose, sur un
autre plan, la récupération et le recyclage des eaux rejetées par la source de Aïn Djenane
et leur utilisation pour l'arrosage des arbres ornementaux de la ville.